Le mouvement des Franckistes, bien que parcellé, continue d’appeler le • fils du chef de l’État à passer en politique en candidatant à la place de son père. Mais qui est vraiment ce cinquantenaire aux manières racées ?
1-Fils aîné
Ancien du collège Vogt, établissement confessionnelle catholique de Yaoundé, Frank Biya est le premier fils d’une fratrie de trois. Son parcours académique, pas très connu dans le triangle national, laisse libre cours à des conjectures contradictoires sur son
réel niveau académique. Ce petit fils de catéchiste, à l’accoutumé effacé de certains théâtres d’actions plurielles, était plutôt connu dans les années 1980 pour son goût très poussé pour les bolides (grosses motos), de préférence BMW. Toutes les tentatives de se frayer un chemin dans le milieu professionnel n’ont pas toujours été couronnées de succès. Il a aujourd’hui 50 ans.
2-Successeur du père
Dans les us et coutumes Ekang Bantou, il est de tradition que le fils ainé succède au père après son départ… Ce fils qui a grandi avec une cuillère en or dans la bouche, le père étant déjà dans la haute administration camerounaise lorsque le fils héritier commence à avoir sa première poussée de dents et faire ses premiers pas. Il est l’ami de plusieurs fils de roi et présidents devenus eux-mêmes roi ou président. La chronique populaire a cru le voir à une certaine période en service à la BEAC (Banque des États de l’Afrique Centrale), ou encore comme conseillé officieux du père pour les questions d’ordre générale ou spécifiques. Ce qui n’a d’ailleurs jamais été officialisé.
3-Élégant et joueur
A l’occasion des rares sorties publique ou médiatisée qu’on lui connait, ce fils au teint clair, embourgeoisé par de très longues années de son père au sommet de la République, est toujours tiré à quatre épingles. Il aime les véhicules à gros cylindres et a une préférence pour les belles dames, de préférence métisses ou quarteronne.
Il aime la discrétion et habite la plus grande partie de son temps à la principauté de Monaco, réputé être réservé aux mégas fortunes, mais aussi pour ses casinos et hôtels au goût des flambeurs. Il réussit à se tenir à l’écart des affaires de la République du Cameroun tout en y étant proche. Un doigté que ne peuvent se targuer que ceux qui ont la maîtrise de la mécanique du paradoxe des contraires.
4-Absent
En 39 ans de règne du père, il n’a pas souvent été vu au-devant d’évènements qu’ils soient politiques, économiques et financiers, culturels, sportifs, sociaux, ou autres. Et pourtant. beaucoup commence à délier leurs langues pour le présenter comme initiateur en toile de fond de beaucoup d’actions de ces ordres-là, surtout sur les plans économico-financier et politique. Il aurait des accointances avec bon nombre d’opérateurs économiques ou hommes d’affaires, mais aussi d’hommes politiques et membres du gouvernement dont il serait d’ailleurs instigateur de leur entrée au gouvernement.
5-Réseaux sociaux
Nul ne sait avec exactitude s’il est porté vers les attitudes d’un Geek. Mais ce qui est sûr c’est que la majorité des Camerounais le découvre vraiment sur la toile à travers Facebook, Twitter Instagram… depuis la dernière élection présidentielle de 2018 à laquelle son père a naturellement participé et gagné, il semble de plus en plus clair qu’il a choisi les réseaux sociaux pour faire parler de lui et non parler de lui. Lors des obsèques d’un ami qui lui était cher, sur la route de l’ouest Cameroun, des images d’un cortège aux allures présidentielles avec une ceinture sécuritaire renforcée ont fuitée sur la toile.
6-Atone
Parmi les fils de chefs d’Etats d’Afrique Centrale, Frank Emmanuel Biya est celui qui n’a jamais pris la parole en public, même pas à des occasions lors desquelles l’on aurait légitimement cru qu’il pourrait glisser un mot ou une parole de consolation.
7-OPÉRATEUR « ÉCONOMIQUE»
Il a souvent laissé le soin aux autres de parler de sa profession. Ce qui revient avec insistance c’est qu’il est un homme d’affaires ou opérateur économique. C’est au choix. Souvent cité dans des dossiers de marchés publics, il interviendrait également dans le secteur du bois, des mines, du BTP…
8-Fonctions officielles
La légende fait de lui le conseiller très spécial de son père.
Mais jusqu’alors, rien n’est indiqué qui puisse conforter cette idée mais certains affirment que le chef peut vous nommer sans que cela ne soit lu dans les médias officiels. Il faudrait peut-être aller chercher dans le journal officiel pour en avoir le cœur net.
9-Les affaires
Une affaire avait défrayé la chronique il y a quelques années en rapport avec la titrisation de la dette publique de l’État du Cameroun. Dans cette affaire, son nom revenait avec insistance par le biais d’une société dont la paternité lui était attribuée pendant qu’elle était présentée par ceux qui prenaient fait et cause pour lui comme appartenant à quelqu’un d’autre. La société mis en cause aurait déposé le bilan par la suite selon ses détracteurs. Il y a quelques années, un rapport de l’ONG Survie, de madame Tobner épouse Mongo Beti, l’accusait de piller le bois du Cameroun et de la sous-région Afrique Centrale.
10-Idéologie
Tout mouvement quel qu’il soit devrait avoir comme base une vision. Celle-ci doit ensuite être apposée sur un support sous forme de projet clairement défini. De ce projet doit naitre un programme qui définit un chronogramme, dans des délais raisonnables pour son implémentation. Alors une question s’impose dans le cas d’espèce du mouvement des Franckistes. Être fils de président ce n’est pas une vision politique, ce n’est pas un projet de société encore moins un programme. Vouloir jouer ou sur jouer de l’image d’une personne même fils de président c’est mettre la charrue avant les bœufs et laisser croire que le Frankisme n’est rien d’autre qu’une fiction.