Paul Biya à presque 90 ans, tient toujours le Cameroun d’une main de faire depuis 40 ans. Il a su s’entourer d’hommes et de femmes fidèles prêts à tout pour la conservation du pouvoir. Au Palais, tout semble permis. Les nombreuses révélations des proches de Paul Biya sur les pratiques occultes au palais présidentiel ont permis au public d’avoir une idée du fonctionnement du pouvoir à Etoudi. La zoophilie, l’homosexualité et le cannibalisme sont entre autres les rites préférés des pontes du régime. Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République explique les vertus de ces pratiques occultes dans son livre « Méditations de prison » dont CamerounWeb vous propose à nouveau quelques extraits.
Boire tout frais du sang humain, c’est particulièrement excitant pour les caprices des démons ; lassé des langoureuses divines sirènes, trop exigeantes et jalouses, l’on se fait incube, pour priver de leur virginité des nymphettes aussi lascives que naïves : cela procure de la jouvence à perpétuité ; pratiquer comme rituel de purification et d’allégeance l’homosexualité, c’est une haute distinction discriminatoire pour l’honorabilité de la confrérie supposée prestigieuse ; engager en astral des combats nocturnes épiques et suicidaires sur des « avions-tapis volants », bourrés de missiles incendiaires, l’ennemi redouté ne s’éliminant que de nuit ; déguster de la chair humaine faisandée à l’étouffée, c’est de l’ambroisie pour l’éternité ; livrer en sacrifice à la confrérie et, tour à tour, le plus aimé de ses proches, c’est renforcer la solidarité et la respectabilité du groupe ; organiser des messes sabbatiques, très noires en couleur, pour défier le Dieu tout puissant entouré de sa cohorte de saints, de bienheureux et consorts ; pactiser avec Lucifer, le diable doublement cornu, le plus redouté parce que le plus redoutable, en signe de fierté d’être son flambeau de l’incarnation du mal ; forniquer avec des cadavres féminins, à défaut de harpies particulièrement décaties, ça donne de la pêche et du courage ; s’abreuver de coctions hallucinogènes, c’est l’accès assuré au royaume des ancêtres, éternels gardiens de la sagesse ; consulter de vieux grimoires, pour y découvrir des formules magiques : ainsi à la carte peut-on tuer à l’envi, avant de périr soi-même heureux, comblé d’une mort violente..., car paraît-il, tout « mystique » meurt toujours d’une mort violente, et toute mort violente démasque « tout mystique camouflé »... ; ablutions, bains publics en tenue d’adam et lavements d’écorces diverses, assorties de force piment et poivre, en cocktails explosifs, voilà qui « blinde », immunise contre des sortilèges de tous genres, rendant invulnérable à toutes balles et flèches empoisonnées, visibles ou invisibles, à toutes attaques, de jour comme de nuit ; se rendre invisible par des « mots de passe- passe », avec la faculté, le pouvoir de détruire préventivement l’autre, et cela d’une façon ostentatoire, car le secret pourrait occulter la puissance ; posséder l’âme de l’autre, en même temps jouir du privilège du pouvoir d’exorciser, car il faut être un brin diable pour terrasser le démon ; passer à travers les fissures des murs, les palâtres des serrures, en démonstration du pouvoir d’ubiquité... et bien d’autres prouesses, bien d’autres fadaises, encore et encore ! décapant et fantasmagorique, c’est un empire qui, en permanence, se voit métamorphosé de l’illusion la plus étonnante à une prétendue réalité, submergé par l’ignorance et l’obscurantisme ! Et pour causes ?
Pour acquérir, paraît-il, toujours plus de pouvoir, plus de puissance, afin de posséder, accumuler force richesses, dans l’ostentation qui terrifie ; dominer tout et dominer tous ; accéder à des fonctions les plus prestigieuses de la société, où argent et biens matériels seraient l’aboutissement glorieux et mirobolant d’une vie réussie de prétendu bonheur ! ! ! Royaume de l’occultisme, empire de la sorcellerie. Voilà comment, hélas, est perçu le mysticisme, dans une société gavée d’ignorance et sans défense, victime d’un empoisonnement mental délétère et subtilement distillé, sous un joug déconcertant des forces obscurantistes ! « L’Homme contemporain cherche le plaisir sans le bonheur, le bonheur sans la science et la science sans la sagesse », disait déjà, il y a un siècle environ, édouard schuré...
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