Exécution sommaire: Un policier abattu par les Ambasboys, nouveau drame dans le NOSO

Policier Mortttt Image illustrative

Fri, 12 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Le gardien de la paix principal Meyong a été exécuté hier soir dans le village de Tanya par des combattants ambazoniens. En civil et de retour de permission, il n'a pas pu échapper à un checkpoint séparatiste. Ce drame révèle les conditions périlleuses des forces de sécurité dans les zones anglophones.

Le gardien de la paix principal Meyong ne rejoindra jamais son poste à Kumbo. Hier soir, alors qu'il traversait le village de Tanya après une permission à Yaoundé, le policier en civil a été intercepté à un checkpoint tenu par des combattants séparatistes ambazoniens. Après avoir découvert son identité de membre des forces de l'ordre, les séparatistes l'ont abattu sur place.

Ce tragique incident met en lumière la vulnérabilité extrême des agents de sécurité affectés dans les régions anglophones du Cameroun, théâtre d'un conflit qui dure depuis plusieurs années. Le gardien de la paix Meyong s'apprêtait simplement à regagner son lieu d'affectation après quelques jours passés auprès de sa famille dans la capitale.

Un soldat en poste dans la région a accepté de témoigner sous couvert d'anonymat, décrivant des conditions de travail extrêmement difficiles. "Les hommes en tenue qui travaillent à Mbiame n'ont pas d'escorte pour sortir. Ils font deux ans ou plus sans liaison, ils ne peuvent pas se rendre dans leurs familles parce que les Ambas font les checkpoints partout en route", confie-t-il avec amertume.

Ce témoignage révèle l'isolement forcé des militaires et policiers déployés dans ces zones de conflit. Coupés de leurs familles pendant de longues périodes, exposés en permanence aux attaques et dans l'impossibilité de circuler librement, ces agents vivent dans une situation de danger permanent. Les déplacements, même en civil, comportent des risques mortels comme l'illustre tragiquement l'assassinat du gardien de la paix Meyong.

Depuis le début de la crise anglophone, le conflit a coûté la vie à 1797 soldats selon les chiffres disponibles. Ce bilan ne cesse de s'alourdir au fil des mois, chaque incident rappelant la brutalité d'un conflit qui s'enlise. Les forces de sécurité camerounaises, déployées pour maintenir le contrôle des territoires contestés, paient un tribut humain considérable face à une guérilla séparatiste qui contrôle de facto de larges portions du territoire.

L'exécution du gardien de la paix Meyong s'inscrit dans une longue série d'attaques visant les représentants de l'État dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les checkpoints improvisés par les combattants ambazoniens sont devenus des pièges mortels pour quiconque est identifié comme membre des forces de sécurité ou collaborateur du gouvernement.

Ce drame illustre une fois de plus l'impasse dans laquelle se trouve le Cameroun face à la crise anglophone. Malgré les opérations militaires et les tentatives de dialogue, la violence persiste et les victimes se multiplient dans les deux camps. Les forces de l'ordre, censées assurer la sécurité dans ces régions, sont elles-mêmes devenues des cibles prioritaires, vivant dans la peur permanente et l'isolement.

Source: www.camerounweb.com