Les candidats affrontent dès demain les épreuves de cet examen crucial pour accéder en Terminale.
Hier dimanche, les candidats continuaient de rôder autour de leurs centres d’examens respectifs du probatoire, où il fallait montrer patte blanche pour franchir le portail. Les vigiles veillent. Ces derniers sont déjà habitués.
« Mais il n’est pas question de baisser la garde. On ne sait où et quand un incident peut survenir», confie Mohaman Lawal, l’un d’eux. Les visages sont plus ou moins lumineux.
Vincent Obam, enseignant tente de détendre un groupe d’élèves : « Alors qui me fait une promesse ? » Les camarades se regardent et l’un d’eux est particulièrement invité à se prononcer. « Le prof te demande de promettre d’être aussi le meilleur à l’examen », lui font remarquer ses camarades. Alain-Dejoie Zing qui est désigné a le sourire pâle, pourtant, il tient le haut du pavé dans sa classe de 1ère C.
« Le stress n’épargne personne, même pas les meilleurs de la classe », relève l’enseignant. Vincent Obam donne un dernier conseil : « Les sujets seront toujours ceux que vous avez rencontrés au moins une fois pendant l’année ou pendant la préparation intensive. Les programmes ont été bouclés. Soyez justes concentrés dans la réflexion et vous y parviendrez ».
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« C’est la clé de la Terminale qu’il faut chercher dès mardi. Il est question de passer dans un tamis, c’est là tout l’enjeu qui suscite appréhension et peur », lâche Deborah Ngo Um, candidate. Elle affronte l’examen pour la deuxième fois. « Il s’agit de passer au filtre les connaissances acquises dans les classes inférieures, depuis la 3e, voire la 4e.
Il y a trop de désinvolture liée à l’envie des parents de brûler les étapes aux enfants. Ils leur font faire le BEPC en 4e, puis l’enfant saute la 3e atterrit en Seconde avec des lacunes. Un autre forcing le propulse en 1ère avec « 9 fort », soutient, meurtri, un chef d’établissement.
« L’examen du probatoire le met à l’épreuve, et lui confère un passeport pour la classe de Terminale. C’est à lui de prouver qu’il peut tenir au baccalauréat qui donne accès aux études supérieures », explique sa collègue Mme Aoudou, enseignant des lycées.
Aboubakar Bello a ruiné ses rêves de devenir aviateur en Première. « J’ai passé trois ans en Première C, sans réussir le probatoire. J’ai continué pendant deux ans comme candidat libre avant d’abandonner ».
Pour sortir de l’ennui et du besoin, il a réussi le concours de la police. Il est aujourd’hui inspecteur. Il regrette toujours une chose : n’avoir pas écouté les conseils des enseignants de reprendre la classe de Seconde pour mieux prendre son élan.