Exclusif - Ferdinand Ngoh Ngoh et Mvondo Ayolo multiplient les réunions de crise à la présidence, panique à Etoudi

Samuel Mvondo Ayolo Reçoit Paul Biya En France Lors Dun De Ses Séjours. 780x440 Image illustrative

Fri, 27 Jun 2025 Source: www.camerounweb.com

L'onde de choc provoquée par les démissions successives de plusieurs membres du gouvernement issus du Grand Nord continue de secouer les plus hautes sphères de l'État camerounais. Selon nos informations exclusives, la présidence de la République est le théâtre d'intenses consultations depuis l'annonce fracassante d'Issa Tchiroma Bakary et de ses pairs de quitter le navire gouvernemental.

Les couloirs du palais d'Etoudi bruissent d'activité inhabituelle. Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), et Samuel Mvondo Ayolo, directeur du cabinet civil (DCC), orchestrent depuis 48 heures une série de réunions de crise pour évaluer l'ampleur des dégâts politiques et élaborer une stratégie de riposte.

Ces conciliabules, qui se déroulent dans la plus grande discrétion, réunissent un cercle restreint de conseillers du président Paul Biya. L'objectif affiché : comprendre les motivations profondes de ces défections et anticiper d'éventuelles nouvelles vagues de départs qui pourraient fragiliser davantage l'architecture gouvernementale.

La particularité de ces démissions réside dans leur origine géographique commune. Tous les ministres concernés sont originaires du Grand Nord, région traditionnellement considérée comme un bastion du pouvoir central. Cette convergence géographique des défections interroge sur l'existence d'une coordination politique ou d'un mouvement de fond qui dépasserait les ambitions individuelles.

"C'est la première fois qu'on assiste à un tel phénomène de démissions groupées selon des critères régionaux", confie un proche du pouvoir sous couvert d'anonymat. "Cela pose des questions sur la capacité du régime à maintenir la cohésion de ses élites issues des différentes régions du pays."

Nos sources indiquent que Ferdinand Ngoh Ngoh travaille d'arrache-pied avec les services de communication de la présidence pour définir une ligne de réponse cohérente. L'enjeu est de taille : éviter que ces départs soient perçus comme le signe d'un effritement du pouvoir à quelques mois de l'élection présidentielle.

Mvondo Ayolo, de son côté, coordonne les contacts avec les responsables politiques régionaux pour évaluer l'impact de ces démissions sur l'ancrage territorial du parti au pouvoir. Des émissaires auraient été dépêchés dans les trois régions du Grand Nord pour sonder l'opinion des cadres locaux et prévenir d'éventuelles défections en cascade.

Parmi les options étudiées lors de ces réunions de crise figure celle d'un remaniement ministériel anticipé. Cette piste permettrait au président Biya de reprendre l'initiative en nommant de nouvelles personnalités et en rééquilibrant la représentation régionale au sein de l'exécutif.

"Un remaniement pourrait être annoncé dans les prochains jours", indique une source gouvernementale. "Il s'agirait de montrer que le président garde la main sur la composition de son équipe et qu'il anticipe les évolutions politiques."

Ces réunions de crise s'inscrivent dans un contexte électoral particulièrement sensible. À quatre mois de l'élection présidentielle d'octobre 2025, chaque mouvement politique est scruté à la loupe. Les conseillers présidentiels s'interrogent notamment sur l'impact de ces défections sur les chances électorales du candidat du RDPC, qu'il s'agisse de Paul Biya lui-même ou d'un éventuel dauphin.

L'analyse de ces démissions révèle également une préoccupation majeure : celle de préserver l'unité du parti au pouvoir face à la montée des ambitions individuelles et aux calculs électoraux des cadres politiques.

Cette séquence de crise constitue un véritable test pour l'efficacité de la machine présidentielle camerounaise. La capacité de Ferdinand Ngoh Ngoh et de Mvondo Ayolo à gérer cette turbulence sera scrutée par l'ensemble de la classe politique, qui y verra un indicateur de la solidité institutionnelle du régime.

Les prochains jours s'annoncent décisifs pour mesurer la résilience du système politique camerounais face à ces secousses internes. La réaction du président Paul Biya, attendue par l'opinion publique, donnera le ton de la stratégie présidentielle pour les mois à venir.

Source: www.camerounweb.com