Exclusif : Issa Tchiroma Bakary révèle à Jeune Afrique les détails de la "grande coalition" anti-Biya

Yaoundé, 1er août 2025 - Dans un entretien exclusif accordé à Jeune Afrique dans sa résidence de Yaoundé, Issa Tchiroma Bakary lève le voile sur la stratégie secrète de l'opposition camerounaise pour la présidentielle à venir. Révélations.

Installé dans sa modeste demeure du quartier Olezoa, encore en travaux, l'ancien ministre dévoile à Jeune Afrique l'existence de négociations avancées avec les principales figures de l'opposition. "Nous avons une chance historique de renverser ce régime, mais cela ne peut se faire que dans l'unité", confie-t-il, révélant pour la première fois les contours de cette alliance inédite.

Jeune Afrique a pu reconstituer les éléments clés de la stratégie développée par l'ancien ministre. Sa proposition : une candidature unique de l'opposition, déterminée selon un "indice de consensualité" basé sur trois critères précis qu'il détaille en exclusivité : la capacité à fédérer au-delà de sa région d'origine, l'expérience gouvernementale, et l'âge du candidat.

"Je suis le seul à cocher les trois cases", assure-t-il à Jeune Afrique, tout en précisant que "si les chiffres démontrent qu'un autre candidat est plus consensuel, je m'effacerai". Une position qui contraste avec les postures habituelles de l'opposition camerounaise, traditionnellement divisée.

Nos informations exclusives révèlent que des émissaires de Maurice Kamto ont déjà pris contact avec l'entourage de Tchiroma Bakary. Selon nos sources proches des négociations, une rencontre secrète aurait eu lieu mi-juillet dans une résidence privée de Douala, en présence de Cabral Libii, leader du PCRN.

Jeune Afrique a appris que le point de friction principal concerne la "primauté générationnelle" : Kamto revendique le leadership de l'opposition au nom de la jeunesse, tandis que Bakary met en avant son expérience et sa connaissance des rouages de l'État. "Nous devons dépasser ces considérations d'ego pour nous concentrer sur l'essentiel : battre Paul Biya", déclare-t-il exclusivement à Jeune Afrique.

L'ancien ministre révèle à Jeune Afrique sa stratégie géographique : capitaliser sur la "fronde du Nord" pour créer un effet domino national. Nos sources exclusives au sein du FSNC confirment l'existence d'un "plan septentrion" détaillé, élaboré depuis février 2025.

"Les populations du Nord vivent un sentiment d'abandon sans précédent. Paul Biya a perdu cette région", analyse-t-il pour Jeune Afrique, citant des "sondages internes" qui donnent l'opposition majoritaire dans les trois régions septentrionales pour la première fois depuis 1992.

Cette stratégie s'appuie sur un réseau de 127 "coordonnateurs locaux", recrutés parmi les anciens cadres du RDPC, révèle Jeune Afrique. "Chaque défection du côté du pouvoir se traduit par trois ralliements chez nous", assure le candidat.

Jeune Afrique révèle également les dessous de la réconciliation en cours entre Tchiroma Bakary et son ancien rival Bello Bouba Maïgari, également démissionnaire du gouvernement. Selon nos informations exclusives, les deux hommes ont échangé par l'intermédiaire de l'ancien ministre Hamadou Moustapha, qui joue les "bons offices".

"Bouba Maïgari et moi partageons désormais la même vision : Paul Biya doit partir", confie l'ancien ministre à Jeune Afrique. Un rapprochement qui pourrait rebattre les cartes dans un Nord traditionnellement divisé entre les deux figures politiques.

Exclusivité Jeune Afrique : Tchiroma Bakary se donne six mois pour constituer cette coalition. "Si d'ici janvier 2026, nous n'arrivons pas à nous entendre, chacun ira de son côté. Mais ce serait un cadeau fait à Paul Biya", prévient-il.

L'enjeu est de taille : pour la première fois depuis l'avènement du multipartisme, l'opposition camerounaise dispose d'une occasion réelle de renverser le régime Biya. Les révélations exclusives de Jeune Afrique montrent qu'elle en a conscience et qu'elle s'organise en conséquence.