• Plusieurs militants du MRC ont été arrêtés et enfermés dans diverses prisons du pays
• Ils ont été interpellés dans le cadre des manifestations de septembre 2020
• Ils pourront être libérés les jours qui suivent
C'est une information confidentielle qui est parvenue à la rédaction de camereounweb.com en exclusivité. En effet, selon nos sources aux sein du sérail, le chef de l'État, dans le but d'apaiser le climat social pourrait, à
tout moment, ordonner l'arrêt des poursuites judiciaires contre le Pr Alain Fogué, Olivier Bibou Nissack et d'autresbmilitants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, arrêtés le 22 septembre 2020 et condamnés le 27
décembre 2021 pour "rébellion", entre autres.
Interpellés pour la plupart, le 22 septembre 2020, à la suite des «
manifestations pacifiques » organisées par le MRC de Maurice Kamto, de
nombreux militants, selon des indiscrétions obtenues à bonne source,
pourraient être libérés dans les prochains jours. Cette libération serait le fruit des négociations. Elle pourrait également avoir lieu par souci d'apaisement du climat social actuel. Le chef de l'État, Paul Biya, pourra ainsi ordonner la grâce présidentielle pour certains et l'abandon de charge pour d'autres. La grâce va concerner ceux qui ont déjà définitivement été jugé et qui n'ont pas interjeté appel et l'abandon des poursuites pour ceux qui n'ont pas encore été définitivement jugé.
Pourraient être concernés, Olivier Bibou Nissack, porte-parole de Maurice Kamto,
Alain Fogue Tedom, trésorier national du parti et environ 104 autres militants.
Poursuivies devant les tribunaux militaires de Yaoundé, Douala et Bafoussam pour révolution, rébellion, attroupement et défaut de carte nationale d'identité, ces militants, en l'absence de leurs avocats, ont été condamnés dans la nuit du 27 au 28 décembre 2021 à des peines allant de deux à sept ans d'emprisonnement
ferme. Le tribunal militaire a eu la main particulièrement lourde avec les
principaux cadres du parti, dont Alain Fogue, Olivier Bibou Nissack, Pascal
Zamboue ou encore Awasum Mispa Fri, en exil aujourd'hui, qui ont tous écopé d'une peine de sept ans de prison. En effet, depuis la présidentielle de 2018, le leader du MRC a lancé des marches de protestation pour, disait-il, exiger entre autres, la résolution pacifique de la crise sociopolitique dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la révision consensuelle du système électoral, afin de garantir des élections libres et transparentes, ou encore l'audit des fonds dépensés dans le cadre des préparatifs de la Coupe d'Afrique des nations (Can), qui s'est finalement déroulée début 2022 au Cameroun.
Ça ne sera pas la première fois que Paul Biya procède à ce genre d'acte. On se souvient encore que le samedi 5 octobre 2019, sous instructions de Paul Biya, la présidente du tribunal militaire de Yaoundé a prononcé l'abandon de charges contre Maurice Kamto, ses alliés politiques, ainsi que ses militants incarcérés pour avoir participé aux « marches blanches » contestant le résultat de la présidentielle de 2018. Au total,103 personnes ont été relaxées.
Ceci à la suite d'une grâce présidentielle : « J'ai décidé de l'arrêt des poursuites judiciaires contre certains responsables et militants de partis politiques, notamment du MRC, arrêtés et détenus pour des faits commis dans le cadre de la contestation des résultats de la récente élection présidentielle » , avait écrit la veille le président de la République, dans un court communiqué. Parmi les bénéficiaires de cette mesure présidentielle figuraient, Me Michèle Ndoki, Alain Fogué, encore Albert Dzongang et les feus Christian Penda Ekoka et Paul Eric Kingue, cadres du Mrc proches de Maurice Kamto.
Plus tard, le président français Emmanuel Macron avait indiqué lorsqu'il avait été apostrophé en France par un militant de la Bas que c'est lui qui avait instruit à Paul Biya de libérer ces militants du MRC parmi lesquels Maurice Kamto. Le président français était allé plus loin en soulignant qu'il lui avait signifié que c'était la condition pour que Paul Biya se rende en France. Et comme une coïncidence, ces militants avaient été libérés un samedi, deux jours avant le départ de Biya pour la France. Cette fois-ci, c'est Emmanuel Macron qui arrive au Cameroun dans 5 jours. Et s'il avait encore exigé comme condition pour venir au Cameroun, la libération des prisonniers politiques ? L'avenir nous dira.