Malgré le retour progressif à la normale, les attaques de Boko Haram ne sont pas écartées.
Ce n’est plus l’époque où les attaques des membres de Boko Haram étaient récurrentes et même quotidiennes. Mais pour bon nombre des citoyens de la région de l’Extrême-Nord, l’on n’est pas encore au bout du feuilleton Boko Haram, connu pour ses incursions par effets de surprise.
« Le plus souvent, Boko Haram frappe là où on l’attend le moins, profitant d’un temps de diversion et d’éveil minimal», analyse Labara Joseph, un enseignant d’histoire et géographie.
C’est que, un an après la déclaration de guerre faite à la secte Boko Haram par le président de la République, Paul Biya, en marge des travaux des chefs d’Etat et de gouvernement à Paris ; déclaration suivie par l’attaque de Waza, quelques heures après.
Tel un pied-de-nez, le Cameroun n’a eu cesse depuis lors, de recevoir des incursions meurtrières des terroristes de Boko Haram. Des tueries, des enlèvements, des pillages en série, des incendies, des vols de bétail, etc. ont ainsi rythmé, pendant plus d’un an, le quotidien des populations de l’Extrême-Nord en général et des départements du Mayo-Tsanaga, Mayo-Sava et Logone et Chari en particulier.
Face à la généralisation du conflit et à l’ampleur qu’il a pris, le président de la République du Cameroun, à travers sa célèbre formule « à menace globale, réponse globale », va faire appel à la sympathie de ses pairs de l’Afrique centrale, directement ou indirectement concernés.
L’entrée en guerre du Tchad, avec des victoires engrangées sur l’ennemi, rassure les populations. La psychose se dissipe. Les attaques se raréfient.
Et certaines populations déplacées regagnent leurs maisons abandonnées. L’activité économique reprend bon an mal an droit de cité. Depuis plus de trois mois, l’on est passé de pratiquement une attaque par semaine, à une attaque par mois.
Dans les chaumières, le sujet lié à la secte est de moins en moins abordé. Des résultats positifs certes, à mettre à l’actif de l’armée camerounaise et tchadienne, mais qui n’empêchent cependant pas des incursions isolées de la secte avec plus ou moins d’éclats.
On a encore en mémoire la date du 07 mai 2015, marquée par les attaques des localités de Tchébé-Tchébé et de Ldaoutsaf, où près de 80 concessions ont été incendiées alors qu’on croyait la secte affaiblie et en voie de disparition.
Une attaque qui doit mettre tout le monde sur le quivive et dans un état d’éveil permanent. Pour le vice-premier ministre, ministre chargé des relations avec les Assemblées, Amadou Ali, l’accalmie observée ne doit pas distraire les uns et les autres, mais doit permettre de redoubler de vigilance.
Entre-temps, les autorités locales, loin de crier victoire, ne lâchent pas prise. Une grande première d’ailleurs, s’agissant de la couverture médiatique du 20 mai 2015 : les accréditations étaient délivrées par la Sécurité militaire (Sémil) pour ce qui est de Maroua, en lieu et place de la délégation régionale de la Communication.
D’autres mesures ont également été prises, afin d’assurer le déroulement serein de la fête. Les mesures d’interdiction de circulation des engins à deux roues dès 20 heures restent en vigueur.
Certaines localités, théâtres des opérations, sont de véritables sanctuaires où les forces de défense et de sécurité sont sur leurs gardes en permanence.