L’armée est camerounaise est sur les dents. Et pour cause, plus un jour ne passe sans que les troupes nigérianes ne renvoient aux frontières camerounaises une horde de combattants de Boko Haram. Les membres de la secte qui ont échappé à l’encerclement à Banki, se sont regroupés dans la journée du 25 septembre 2015 à Kalabalgué et Kumshé.
Pour l’instant, s’il est difficile de savoir qu’elles sont leurs intentions, diverses informations laissent à penser que des divergences sont apparues au sein des fuyards. Certains membres veulent se rendre aux armées nigérianes ou camerounaises, tandis que d’autres suggèrent de «pousser» en direction du parc de Waza en empruntant le couloir Homeka-Bonderi-Doublé-Kangueleri.
Ces groupes de fuyards viennent s’ajouter à plusieurs autres qui infestaient déjà les villages frontaliers dans plusieurs départements de l’Extrême-Nord. Dans le département du Mayo- Tsanaga, ce sont les bourgades de Mozogo, Achigachia et Djibrilli qui sont les plus touchées. Pour ce qui est du Mayo- Sava, les combattants de la secte ont investi les villages Yesilari, Waouli, Alagarno, Gréa, Wavazail, Toubalam, Talamadé et Djarandia. «Il faut traiter ces villages.
La nuit, ils règnent en maîtres et le jour, ils disparaissent», confie Hamadou, un habitant de Mozogo. L’inquiétude est donc grandissante chez les populations frontalières du Nigeria, notamment dans les départements du Logone et Chari, Mayo-Tsanaga et Mayo-Sava.
«Personne ne peut savoir combien ils sont. Nous craignons qu’ils ne soient tentés de s’installer au Cameroun, à la frontière, pour mener des incursions au Nigeria, tout en perturbant la quiétude des populations», s’inquiète Bakoura, un riverain de Toubalam. En attendant que la Force Multinationale Mixte (FMM) rentre concrètement en action, l’armée camerounaise doit plus que jamais redoubler de vigilance.