Le constat est du bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU.
La situation des réfugiés nigérians préoccupe particulièrement les Nations Unies et c'est dans ce cadre que le Haut commissaire assistant chargé de la protection des Nations Unies pour les refigiés, Volket TÜrk séjourne au Cameroun depuis le 3 juillet dernier.
A en croire le trihebdomadaire L'OEIL du Sahel du vendredi 7 juillet 2017, l'arrivée de la deuxième personnalité du HCR fait suite au rapport hebdomadaire du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU du 27 juin au 3 juillet 2017 qui soutient que "le 27 juin, près de 900 réfugiés nigérians ont été rapatriés dans six camions fournis par l'armée nigériane et la police camerounaise du site frontalier de Kolofata, dans la région de l'Extrême-nord Cameroun à la ville de Banki au Nigéria. Ce retour s'est produit malgré les efforts continus de la communauté humanitaire pour protéger les Nigérians non enregistrés qui cherchent un asile à Kolofata et fournir une aide vitale aux personnes déplacées et à la communauté hôte de la région".
Pourtant au mois de mars, l'Organisation des Nations Unies (ONU) avaient rappelé le Cameroun à l'ordre à travers une résolution du Conseil de sécurité au mois de mars dernier. L'instance internationale avait alors demandé aux gouvernements du Cameroun, Tchad, Niger et du Nigéria, de "veiller à ce que le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans leur région d'origine soit volontaire, que la décision de retourner se prenne en toute connaissance de cause, en toute sécurité et dans la dignité", peut-on lire dans le journal.
Dans la même veine, les gouvernements du Cameroun et du Nigéria ont signé le 02 mars 2017 à Yaoundé, l'accord tripartite relatif rapatriement librement consenti des réfugiés nigérians vivant au Cameroun. Ledit accord établit que le rapatriement est une décision volontaire qui n'interviendra que sur la base de la volonté librement exprimée des refugiés et respectera les conditions de sécurité et de dignité pour leur retour au Nigéria.
Pourtant, malgré la signature d'un accord entre les autorités camerounaises, nigérianes et le HCR en mars dernier, le Cameroun a refoulé plus de 2600 nigérians au cours de ce même mois, apprend-on d'Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU. Notons qu'à date, la région de l'Extrême-nord accueille aujourd'hui environ 86 000 réfugiés nigérians du fait de Boko Haram, placés sous assistance du HCR pour la plupart, indique le journal.