Extrême-Nord: les dessous de la mutinerie du BIR

960 XLe Bir170915700.pagespeed.ic.yPDu5ZCJOW Certains mutins ont été arrêtés

Tue, 6 Jun 2017 Source: cameroon-info.net

Dans un message adressé à la Division de la Communication du ministère de la défense, Alain Kamegne qui serait l’un des soldats camerounais engagés dans la guerre contre Boko haram dans la Région de l’Extrême-Nord, dénonce une mafia dans la sélection des militaires camerounais pour différentes missions.

Des militaires camerounais, au front de la guerre contre Boko haram, la secte islamiste d’origine nigeriane, sont sortis des casernes le samedi 03 juin 2017 pour une manifestation d’humeur. Les soldats en colère, ont barricadé la route nationale numéro 1, précisément dans la localité de Zigue, Région de l’Extrême-Nord, pour exiger entre autres, le versement de leurs primes de soldats internationaux de la Commission du bassin du Lac-Tchad à l’instar de celles servies à leurs camarades des Opérations de maintien de la Paix onusiennes.

En réaction, le ministre de la défense a ordonné la mise aux arrêtes immédiate des mutins. Il apparait clairement que la question des primes est à l’origine du coup de colère des militaires sortis des casernes samedi dernier. Ils estiment qu’étant en mission internationale, ils devraient bénéficier des primes conséquentes, à l’instar par exemple de leurs camarades revenus d’une mission de maintien de la paix en Centrafrique.

En réponse, Joseph Beti Assomo fait savoir que les militaires camerounais enrôlés au sein de la Force multinationale mixte (FMM) sont pris en charge par l’Etat du Cameroun au même titre que les autres militaires des Forces de défense des opérations nationales. Donc, pas de grosses primes à espérer.

Avant d’aller exprimer leur colère dans la rue, les soldats mécontents, par la voix d’Alain Kamegne, avaient déjà annoncé la couleur à travers une correspondance adressée à la Division de la Communication du ministère de la défense. Dans cette correspondance, l’on dénonce une mafia dans la sélection des militaires camerounais pour des missions internationales plus lucratives que des missions nationales.

Ci-dessous, l’intégralité de la correspondance adressée à la Division de la Communication du ministère de la défense.

ATTENTION ! ATTENTION ! Par note de service n°172453/NDS/MINDEF/01 du 15 mai 2017, le ministre délégué à la présidence chargé de la défense a signé une note de service portant désignation de 751 + 112 militaires camerounais désigné pour la Formation pré-déploiement pour la MINUSCA en RCA.

Nous n’avons rien contre le mindef, mais nous voulons juste attirer son attention sur le fait que cette liste a portée en plein jour, le parrainage dont bénéficient certains militaires, au détriment des autres qui eux sont des orphelins, parce que, n’ayant pas des parrains.

Comment expliquer que, au moment où le CAMEROUN fait face à plusieurs foyers de tensions à ses frontières et dans certaines zones de son territoire, certains militaires qui viennent à peine de rentrer des missions de paix MISCA et MINUSCA, se retrouvent une fois de plus dans les dites listes désignés pour repartir pour cette mission, parce qu’ils ont des parrains, pendant ce temps, nous les orphelins, nous retrouvons toujours dans des missions nationales et internes pour défendre notre beau pays à nos risques et périls, et surtout sans argent.

Pendant que nous autres travaillons au pays pour ‘’Honneurs et Fidélité’’ eux les parrainés vont faire des missions internationales, et se font beaucoup d’argent à leur retour au point de vouloir même nous narguer avec leur millions.

Nous autres n’allons pas continuer à accepter cela, puisque nous n’avons pas des parrains qui pourrons nous envoyer nous aussi faire ces missions internationales là, nous allons à notre tour créer des couloirs de survies pour rattraper cet écarts, même si cela pourra causer préjudices à notre pays.

Les missions de paix sont pour des soldats une formes de récompenses, pour pouvoir mieux préparer notre retraite, bien que parfois dans des risques, ne dit-on pas que ‘’qui ne risque rien n’a rien’’.

Dans d’autres pays, comme le SENEGAL, BENIN, RWANDA et BURUNDI, ces missions sont planifié telle que chaque soldat connait à l’avance quand il ira en mission de paix et où. Mais ici chez nous, c’est la mafia. Si la hiérarchie ne prend pas en compte ces remarques, vous verrez qu’à la longue, beaucoup de militaires ne feront plus les missions nationales comme EMERGENCE et FMNM.

Cette note a pour but de mettre en garde la République sur cette combine que nous n’allons pas continuer à digérerMERCI » Signée A.K

Source: cameroon-info.net