Extradition des ambazoniens : Paul Biya a frappé aux USA

Joe Biden pourrait aller encore plus loin

Fri, 16 Dec 2022 Source: www.camerounweb.com

L’avenir des acteurs impliqués dans la guerre dans les régions anglophones du Cameroun est compromis aux USA. Selon des sources, le président Paul Biya a profité de son séjour aux USA pour évoquer avec son homologue Joe Biden, le sort des membres de la diaspora qui soutiennent la guerre dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. A la veille du sommet USA-Afrique, la justice américaine a annoncé l’arrestation de 3 citoyens américains d’origine camerounaise soupçonnés de financer l’achat des armes et munitions aux groupes armés séparatistes.

Joe Biden pourrait aller encore plus loin. D’après les révélations de Bruno Bidjang, plusieurs soutiens des groupes armés séparatistes résidant aux USA seront extradés au Cameroun afin qu’ils répondent de leurs actes.

« Première victoire de son S.e Paul Biya aux Usa. Les États Unis ont décidé à la suite des discussions menées personnellement par le Président Cameroun Paul Biya, d’extrader dans les prochains jours plusieurs camerounais résidents aux Usa, impliqués dans les crimes et les exactions des populations dans le Nord-Ouest, Sud-Ouest Cameroun. Le Département d’Etat US va aussi enclencher la procédure de déchéance pour ceux ayant acquis la citoyenneté US », a publié le journaliste et directeur adjoint de Vision 4.

La nouvelle divise l’opinion. Certains analystes estiment que les USA étant un pays préoccupé par le respect des droits de l’homme ne saurait extrader vers le Cameroun des personnes qui ne sont pas sûres de bénéficier d’une justice équitable. En Yaoundé est régulièrement accusé de violations graves des droits de l’hommes.

Achat d’armes et kidnapping

Les Camerounais se rappellent encore de l'enlèvement le 5 novembre 2020 du cardinal Christian Tumi et du chef traditionnel Sehm Mbinglo II. Agé à l'époque de 90 ans, le prélat a passé plusieurs heures avec ses ravisseurs avant d’être libéré. Il a indiqué n’avoir pas été torturé. Il rendra l’âme un plus tard.

De nouvelles informations révélées par le département d'Etat américain indiquent que l'opération a été savamment préparée par les bras financiers des groupes armés terroristes depuis les USA.

L'arrestation de 3 membres de cette organisation a permis de comprendre leur fonctionnement. Claude N. Chi, Francis Chenyi et Lah Nestor Langmi ont permis aux groupes armés séparatiste de collecter plus de 350.000 dollars depuis 2018. Les 3 accusés auraient financé et coordonné le kidnapping du prélat. Ils auraient tout planifié dans un document intercepté par leurs accusateurs. Le reste des fonds a servi à l’achat d’armes à feu, de munitions et à la préparation d’engins explosifs improvisés.

« Chi, Chenyi et Langmi auraient sollicité et collecté des fonds pour l'achat d'équipements, de fournitures, d'armes et de matériaux explosifs devant être utilisés dans des attaques contre le personnel, les forces de sécurité et les biens du gouvernement camerounais, ainsi que contre d'autres civils censés soutenir le gouvernement. Ces fonds ont été collectés par le biais d'applications de chat en ligne et de plateformes de paiement auprès d'individus situés aux États-Unis et à l'étranger. Les fonds ont ensuite été transférés de divers comptes financiers et de crypto-monnaies contrôlés par les défendeurs par des intermédiaires aux combattants séparatistes pour soutenir des attaques au Cameroun », explique la justice américaine.

Paul Biya et son régime ont pendant longtemps plaidé pour l’arrestation des Camerounais de la diaspora qui financent les groupes armés terroristes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Cette interpellation réalisée par les autorités américaines va momentanément assécher les caisses de ces organisations.

Selon la justice américaine, s’ils sont reconnus coupables, les prévenus risquent de lourdes peines de prison. « Chi, Chenyi et Langmi sont accusés d'un chef d'accusation de conspiration visant à fournir un soutien matériel ou des ressources destinées à être utilisées pour mener à bien une conspiration visant à tuer, enlever et mutiler des personnes dans un pays étranger et d'un chef d'accusation de fourniture d'un soutien matériel ou de ressources destinées à être utilisées pour mener à bien une conspiration visant à utiliser une arme de destruction massive en dehors des États-Unis. Ils sont également accusés d'avoir reçu de l'argent provenant d'une demande de rançon et d'avoir participé à une conspiration de blanchiment d'argent. S'ils sont reconnus coupables, les accusés encourent une peine maximale de 15 ans de prison pour les accusations de soutien matériel, de trois ans de prison pour l'accusation de réception d'argent provenant d'une demande de rançon et de 20 ans de prison pour l'accusation de complot de blanchiment d'argent », indique la justice américaine.

Source: www.camerounweb.com