Fécafoot : une maffia décidée à briser le rêve de Samuel Eto’o

Samuel Eto’o est toujours en sursis

Mon, 27 Jun 2022 Source: La Nouvelle N° 654

La condamnation de Samuel Eto’o la semaine dernière par la justice espagnole a une fois encore donné du grain à moudre à cette meute de loups toujours prête à sortir les griffes pour écharper l’actuel président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Seulement les croassements de ces crapauds n’influencent en rien la détermination de l’ancien capitaine des Lions indomptables à redorer le blason du football camerounais. Décryptage.

Le lundi 20 juin 2022. Le footballeur camerounais Samuel Eto’o est condamné par la justice espagnole à 22 mois de prison et au paiement d’une amende de près de 2 millions d’euros. Soit plus d’un milliard de Fcfa. Le quadruple ballon d’or africain a d’ailleurs plaidé coupable, tout en acceptant de s’acquitter de la somme réclamée. D’entrée de jeu, ce qui intrigue autant que ça agace, c’est le traitement irrespectueux et irrévérencieux qui va être réservé à Samuel Eto’o lors de cette audience. De nombreux observateurs n’ont d’ailleurs pas hésité à franchir le pas pour indiquer que la justice espagnole a peutêtre voulu théâtraliser le procès. Et comment ? En effet, sur des photos et vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux, on voit Samuel Eto’o entrer au tribunal sous les feux des projecteurs et autres objectifs de caméras et quelques dizaines de paparazzis. Certains photographes ont même été autorisés à accéder à la salle d’audience. Une curiosité pour un fait aussi banal qu’un procès sur la fraude fiscale des joueurs en Espagne. On le sait très bien, Samuel Eto’o n’est pas le seul joueur à être passé sous les griffes de la justice espagnole pour les faits sus évoqués. Les cas Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, ou encore Ronadinho en sont assez illustratifs. Passons !

Seulement, à l’inverse des autres cas, celui de Samuel Eto’o semble avoir été particulier. On aurait même cru que les instructions avaient été données quelque part pour ridiculiser et humilier « l’enfant noir » qui se bat pour la dignité du footballeur africain et de son pays. Sinon comment comprendre que pour des faits qui remontent entre 2006 et 2009, que ce soit seulement lorsque Samuel Eto’o commence à écrire les lettres de noblesse au football camerounais, comme président de la Fécafoot, que le rouleau compresseur se met activement en marche. En effet, jeune footballeur, des sources concordantes indiquent que Samuel Eto’o avait été arnaqué par son conseiller financier de l’époque. Bien que ce dernier ait été condamné à payer 18 millions d’euros à l’ancien Pichichi, ce gestionnaire de patrimoine véreux n’a jamais daigné rembourser le moindre kopeck à Samuel Eto’o. Prière de ne surtout pas s’esclaffer sur l’omerta affichée par la justice espagnole qui n’a jamais rien fait pour exécuter la sentence. Samuel Eto’o serait-il finalement cette victime du racisme ambiant et systémique qui gangrène l’Europe aujourd’hui ? On a beau conserver une moue sereine pour trouver une réponse appropriée à cette lancinante question, celle-ci persiste néanmoins dans nos têtes, surtout quand on se rappelle encore de ce « non » catégorique et historique avancé par cette icône du football africain lorsque la maffia avait voulu renvoyer l’organisation au Cameroun, de la Coupe d’Afrique des nations Can TotalEnergies 2021.

FORCES ENDOGENES

La cabale aurait pu demeurer dans le vieux continent que la pilule aurait peut-être pu être avalée, surtout quand on sait que le but visé par cette machination n’est autre que de jeter l’opprobre sur le natif de Douala. Ceci, afin de freiner ses ambitions et de continuer par la même occasion, à avoir la mainmise sur le football camerounais et même africain. Mais de là à voir l’implication de toutes ces forces endogènes et exogènes qui gravitent autour de cette affaire et qui veulent voir celui que la jeunesse de tout un continent a érigé en modèle, dégringoler à la tête de la Fécafoot, il y a lieu de s’indigner. C’est par exemple le cas du Comité olympique et sportif camerounais (Cnosc) qui est revenu à la manœuvre en saisissant le Tribunal arbitral du sport (Tas) au lendemain de la condamnation de Samuel Eto’o, comme pour freiner les élans présidentialistes de celui-ci à la tête de la Fécafoot au cas où il lui viendrait l’idée de se représenter. En effet, dans une correspondance adressée à Me Delphine Deschenaux-Rochat, conseillère auprès du Tas, le Cnosc, à travers ses conseils, indiquent que Samuel Eto’o « n’est plus éligible à la présidence de la Fécafoot », conformément aux articles 36 et 47 des statuts de l’instance faitière du football camerounais. En effet, l’article 36-1dispose que « tout candidat au poste de membre du comité exécutif de la Fécafoot doit remplir les conditions suivantes : n’avoir pas été condamné à une peine privative de liberté sans sursis supérieure à trois (03) mois ». Mais où est alors l’urgence ? S’interrogent de nombreux observateurs. Une question pouvant en cacher une autre, ces mêmes observateurs se demandent à qui Eto’o fait-il si peur ? Si la réponse à cette lancinante question parait des plus ambiguës, le moins que l’on puisse dire c’est que Samuel Eto’o les a tous confondus, ces détracteurs qui ont toujours voulu lui couper l’herbe sous le pied. En effet, depuis le 11 décembre 2021 qu’il préside aux destinées de la Fécafoot, Samuel Eto’o n’a pas eu le temps de se tourner les pouces. Et en moins d’un an seulement, les signaux du changement sont assez visibles.Après avoir balbutié pendant plus de 10 ans, avec la succession sans lueur d’espoir des différents comités de normalisation, de nombreux observateurs affirment aujourd’hui que le football camerounais a enfin de beaux jours devant lui. Il n’a d’ailleurs pas fallu 4 ans pour que le football local retrouve ses marques, et que les acteurs du football se retrouvent sur la même table pour conjuguer le même verbe.

FAITS D’ARME

En effet, Samuel Eto’o n'a pas eu besoin d'une année pour que le banc de touche de la sélection fanion soit nationalisé, avec l’arrivée de l’ancien capitaine Rigobert Song Bahanag. Le « Ngambe » n’a non plus eu besoin d’une agrégation pour que les Lions indomptables se qualifient avec manière pour la phase finale de la coupe du monde Qatar 2022. Par ailleurs, avec l’arrivée de Samuel Eto’o à la Fécafoot, c’est un nouveau contrat de sponsoring du championnat professionnel avec Mtn Cameroon qui est signé ; une convention avec l'Unesco ; le rapprochement avec plusieurs sociétés telles que Orange Cameroun ; l’implémentation du projet de construction des stades et sièges des ligues régionales et départementales ; revalorisation de la subvention des clubs d'élite ; renflouement des caisses de la Fécafoot ; la discipline au sein de la tanière, non sans oublier le bon déroulement du championnat. A ce sujet, justement, les équipes sont en phase de jouer les playoffs à Garoua dans la région du Nord, alors même quelques acteurs sociaux s’étaient déjà illustrés dans la manip en tentant d’instrumentaliser l’opinion publique sur la nontenue des matchs dans la capitale de la région du Nord. Des faits d’arme qui donnent du tournis à de nombreux bretteurs revanchards qui accusent aujourd’hui le coup.

Source: La Nouvelle N° 654