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Fête du 20 mai : voici pourquoi Paul Biya a maintenu les festivités malgré les menaces des Ambaboys

Paul Biya va présider les festivtés

Thu, 19 May 2022 Source: Anecdote N° N° 1254 du 19 au 22 mai 2022

UNITÉ NATIONALE. Contre vents et marrées, le Cameroun célèbre ce 20 mai 2022, le cinquantenaire de son unité nationale sous le thème « Forces de défense et de sécurité au service du peuple, pour la préservation de la paix sociale et de la cohésion nationale, gage de l’émergence du Cameroun ». Un long et ardu parcours qui n’aura pas toujours été de tout repos. Evocation.

Le Cameroun debout malgré tout

LES LOGIQUES d’affection et de désaffection parfois manifestées par les populations, ont constitué depuis la naissance de l’Etat unitaire en 1972, les leviers marquants de la construction de cet idéal si cher au Président de la République SE Paul Biya. Le parcours constructif aura ainsi été jalonné de plusieurs écueils dont le premier sera les soubresauts sociaux observés dès l’entame de la décennie 90. Et alors que les vents de démocratie venus d’ailleurs secouent l’Afrique et que l’heure est à la tenue des conférences nationales souveraines dans la plupart des Etats d’Afrique noire, le Cameroun réussira l’exploit de tenir la barre face au phénomène des villes mortes et aux appels à la désobéissance civile. L’on assiste dès lors à la montée de l’irrédentisme sociopolitique met- tant ainsi en mal l’intégration nationale et le vivre-ensemble. Les politiques accusent au passage le pouvoir de Yaoundé de ne pas respecter les accords de Foumban ayant consacré la création de l’Etat unitaire, mais aussi d’ignorer les héros de l’histoire ainsi que les savoirs endogènes. Les crises politico-identitaires durant ce cinquantenaire de l’unité nationale ne seront pas en reste. Certains hommes politiques feront d’ailleurs la promotion de l’ethno-fascisme dans les discours. Une action qui sera davantage promue à travers les réseaux sociaux et dont le but justement semble d’opposer à la nation, l’ethnie et la tribu ; ceci au dé- triment de l’unité nationale. La crise sociale des régions anglophones est à son tour ve- nue fragiliser d’avantage une barque dont le contexte socio- politique a contribué fortement à anéantir les efforts.

Au nom des replis ethnolinguistiques, un groupe de séparatistes s’est levé pour désormais exiger le retour au fédéralisme intégral d’abord, puis d’une partition en deux du Cameroun par la force des armes. Ces revendications des séparatistes, selon des observateurs, traduisent un sentiment historique de marginalisation en dépit de l’existence d’une unicité constitutionnelle, éducative et juridique. Des négociations politiques et religieuses ont d’ailleurs abouti à l’organisation d’un grand dialogue nationale dont les résolutions continuent d’être implémentées sur le terrain. Pourtant, sur le plan social et particulièrement dans les autres huit régions du Cameroun, il n’est point question de « marginalisation des anglophones » comme peut le penser une certaine opinion. Pour cette enseignante rencontrée à Yaoundé, « la radicalisation vient du fait que certains pensent être les seuls à souffrir face à la vie chère et au difficile accès aux services sociaux de base comme l’eau, l’électricité ou même les soins de santé. Nous tous nous souffrons ici dehors. Ce n’est pas seulement une question d’anglophones ou de bamiléké ou des béti. La situation est générale ».

Dans son homélie dite lors de la célébration de la messe œcuménique pour la paix et l’unité nationale au Cameroun, Monseigneur Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé, va souligner que l’unité entre les camerounais, entre anglophones et francophones, entre chrétiens et musulmans, est une réalité. Une vraie unité consolidée par le refus de ces « fils d’un seul et unique Dieu » à se laisser manipuler par les politiques. Une position que l’analyste politique Antoine Awono souligne davantage en prônant la mise aux avant-postes de la diversité ethnolinguistique en lieu et place du tribalisme et de l’étiquetage qui sont agités par les partisans de la fédération.

Source: Anecdote N° N° 1254 du 19 au 22 mai 2022