Féminicide à Maroua : une femme succombe après avoir été poignardée par son époux

Dans un acte de violence conjugale d'une brutalité inouïe, Jidiya Kongeld a ôté la vie à son épouse Fanta Ngaroua, 42 ans, dans le quartier Diguirwo à Maroua, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun. Le drame s'est noué le 30 novembre 2024, lorsque l'homme a porté un coup de couteau mortel à la gorge de sa conjointe.

La tragédie révèle les multiples dysfonctionnements d'un système où la vie d'une femme issue d'un milieu défavorisé semble avoir peu de valeur. Après l'agression, Fanta Ngaroua a été conduite à l'hôpital général de Garoua. Les difficultés financières ont considérablement compliqué sa prise en charge : faute de fonds disponibles, les examens médicaux nécessaires, notamment un scanner, n'ont pas pu être réalisés immédiatement.

Le 11 décembre 2024, après plusieurs jours de souffrance, Fanta Ngaroua a succombé à ses blessures, laissant derrière elle une famille en deuil et un contexte social qui interroge.

L'agresseur, actuellement détenu à la brigade de recherches de Maroua, a fourni un mobile particulièrement révoltant. Alcoolique notoire, il reprochait à sa femme de ne pas suffisamment s'occuper de lui, malgré ses multiples responsabilités domestiques. Fanta Ngaroua, en plus de son travail d'aide-ménagère, devait également gérer l'ensemble des charges familiales.

Ce féminicide met en lumière la violence structurelle subie par les femmes, particulièrement dans les milieux ruraux et défavorisés. Il soulève des questions cruciales sur le statut des femmes, les violences conjugales et l'accompagnement des victimes dans notre société.

Les autorités judiciaires ont engagé des poursuites contre Jidiya Kongeld. Mais au-delà de la sanction individuelle, c'est tout un système qu'il convient de repenser pour protéger efficacement les femmes contre ces violences.

L'histoire de Fanta Ngaroua ne doit pas rester un simple fait divers. Elle doit être un électrochoc, une occasion de réfléchir collectivement à la prévention des violences conjugales et à la protection des femmes les plus vulnérables.

Une enquête approfondie est en cours pour déterminer les circonstances précises de ce féminicide et les responsabilités individuelles et systémiques qui ont conduit à cette tragédie.