Le nouveau directeur de ce centre de promotion de la culture allemande basé à Yaoundé est ravi d’embrasser de nouveaux défis.
De la Roumanie au Cameroun. Deux continents, deux pays, deux cultures. Mais Fabian Mühlthaler, le nouveau directeur de l’Institut Goethe au Cameroun, a vite fait le pont, lui qui se reconnaît une capacité d’adaptation particulière. Il y a deux mois, Yaoundé est devenue sa nouvelle terre d’accueil.
Il quittait alors Cluj, ville historique de la Roumanie. Aux confrères roumains du Transilvania Reporter, il a confié avoir passé « cinq années fantastiques » à la tête du Centre culturel allemand de Cluj. Au Cameroun, Fabian Mühlthaler est face à un défi plus grand.
C’est la première fois qu’il dirige une agence de l’Institut Goethe. L’Afrique, Fabian Mühlthaler connaît un peu. « Avant le Cameroun, j’ai été au Caire, en Egypte, où j’ai travaillé pour le Goethe Institut », dit-il, avant de reconnaître que les deux pays, bien qu’appartenant au même continent ont des visions différentes de la culture.
Etre un collaborateur du Goethe Institut amène à voir du monde, et à flirter avec diverses cultures. Mühlthaler en a l’habitude. Il est passé par la chaîne ARTE à Strasbourg en France, et a étudié une année à Londres.
A l’université, il apprend l’histoire, le droit public et l’anglais, même s’il a déjà une connexion intimiste avec la culture. « J’avais une autre alternative, celle de devenir musicien. Alors j’ai commencé à étudier la musique. J’ai joué du piano, de la batterie.
Ensuite, je me suis découvert une autre passion pour l’industrie du cinéma », se souvient-il. Observateur, en quelques semaines, il a dressé un profil de l’activité culturelle dans sa nouvelle terre d’accueil. D’après lui, « le Cameroun est différent de tout ce que j’ai pu voir avant.
Il présente un énorme potentiel artistique. J’ai été fasciné par la créativité de certains musiciens, mais aussi par celle des acteurs du monde du théâtre, de la danse, des arts plastiques. D’un autre côté, il n’existe pas vraiment d’infrastructures, ce qui rend difficile l’expression des artistes. »
C’est là que le Goethe Institut apparaît, comme un preux chevalier sur son destrier, pour créer le lien entre la créativité des artistes camerounais et les moyens d’exprimer leur art. Des projets comme « Découverte » ont permis de déceler des talents en leur offrant une scène, un territoire où dévoiler leurs prestations.
Fabian Mühlthaler se greffe donc à une machine bien huilée, mais veut toutefois y mettre sa touche.
« La stratégie du Goethe est peut-être mondiale, mais chaque directeur peut y ajouter de sa personnalité. Irène Bark (Ndlr : son prédécesseur) a fait un excellent travail et a établi une bonne programmation.
Pour ma part, j’aimerais lier un peu plus les projets de l’Institut à la culture allemande », annonce-t-il. Il a déjà hâte de se mettre à l’œuvre.