Fecafoot : le journaliste Benjamin Zebaze se déchaîne sur Eto'o Fils

Gustave Zebaze et Eto'o

Sun, 20 Feb 2022 Source: www.camerounweb.com

Dans une tribune, le journaliste Benjamin Zebaze ne passe pas par quatre chemins pour craches ses vérités au président de la Fecafoot Samuel Eto'o Fils. Dans un ton dur, le journalist estime que Samuel Eto'o doit beaucoup plus se consacrer pour relever le football camerounais que de se livrer dans les guéguerres. << Qui peut parler eto'o fils?Qui peut lui dire de ne pas ouvrir autant de fronts? Qui peut dire au président de la Fecafoot Fecafoot qu'il disperse beaucoup d'énergie alors que tant d'espoirs reposent sur lui? >>, s'interroge t-il dans le texte ci-dessous que camerounweb.com vous suggère de lire.

«QUI SE SOUCIE ENCORE DU MATCH CAPITAL CONTRE L’ALGERIE EN VUE DE LA QUALIFICATION POUR LE MONDIAL ?

Les matchs qualificatifs pour la Coupe au Qatar avance dangereusement : au lieu que ce soit l’union sacrée qui règne au tour de la sélection, le président de la Fécafoot et à un degré moindre le ministre des sports ne cessent de commettre des gestes malheureux.

C’est la preuve que ce qui se joue là n’a rien à voir avec le football qui n’est qu’un coup de vent annonciateur d'ouragans futurs.

Mais on ne doit rien dire car si on défend une position proche de celle du ministre, on nous soupçonne d’avoir été acheté par ce dernier ou être « jaloux » de Samuel Eto’o.

Je me fiche de ces gens comme de mon dernier string. Je n’ai pas besoin de Eto’o pour vivre et quant au ministre des sports, je pense que ce qu’il a réussi de mieux depuis qu’il est en poste, c’est de bien s’occuper de sa moustache.

IL N’Y A AUCUN PROCHE D’ETO’O POUR L’ENFERMER DANS UNE PIECE AFIN DE LE RAMENER A DES MŒURS PLUS FREQUENTABLES ?

Mais dans quel pays sommes-nous ? Parce qu’il est réputé riche ou avoir les bras longs, il n’y a personne qui peut regarder Samuel Eto’o dans les yeux pour lui cracher, pour son propre bien, ses quatre vérités ?

Même s’il a raison sur le fond, il faut …

- Lui rappeler que le football camerounais ne lui appartient pas même s’il a été l’un des meilleurs joueurs de son histoire ;

- Que dans le système « en vigueur » depuis 1982, il n’a pas le droit de procéder à des nominations administratives en négligeant anglophones en grands nordistes : l’équipe nationale appartient à tous même si un tel raisonnement n’est pas applicable à la sélection des joueurs ;

- Qu’il ne peut pas nommer à tour de bras Bassa et amis sans que les Camerounais ne réagissent en retour ;

- Que ce qu’on attend de lui actuellement c’est de dresser sans complaisance le bilan d’une Can mitigée où face à de très faibles équipes, le Cameroun a été incapable de produire du jeu ;

- Que dans ce bilan, Il ne devrait pas oublier de se regarder dans un miroir pour une nécessaire et salutaire introspection ;

- Que nous avons un rendez-vous important pour le coupe du monde : qu’il ne peut pas se mettre à dos tous les autres acteurs du foot sans qui il n’est rien et ne peut rien ;

- Qu’en soutenant de manière ostentatoire la candidature de Paul Biya, il entendait ainsi se soumettre à ses décisions et accepter le système mis sur pied par le « meilleur risque »:

- Que par conséquent, il devrait accepter que le choix de l’entraineur n’est pas de son ressort dans ce système verrouillé dont les textes ne valent même pas le papier sur lesquels ils sont imprimés ;

- Que par conséquent, il serait urgent pour lui de rencontrer le ministre des sports qui accorde à la Fécafoot une espèce de délégation de service public ;

- Que les deux devraient convoquer l’entraineur, qui certes ne vaut rien mais qui a un contrat en bonne et due forme, pour le rassurer au moins dans l’optique de la double confrontation contre l’Algérie. De quoi a d’ailleurs l’air ce denier devant ces joueurs actuellement ? Il doit d’ailleurs se cacher et fermer son téléphone par honte.

- Après cette double confrontation, voir avec le Général Semengué comment relancer le championnat. Ce dernier est l’un des fossoyeurs du football camerounais ; mais il a des décisions de justice en sa faveur. Pourquoi perdre du temps dans des querelles inutiles ? Il vaut mieux s’asseoir autour d’une table pour trouver un accord, même mauvais. Nous voulons revivre des Canon-Tonnere, des Union-Dynamo, des PWD de Bamenda-PWD de Kumba, des Aigle-Bamboutos…

- Si les lions sont éliminés du mondial, il pourra avec l’appui du gouvernement, essayer de trouver un autre entraineur : on voit mal comment on pourrait mettre à la porte un entraineur en cas de victoire, même s’il y a eu un précédent avec Lechantre, le « Blondin » Hugo ;

- Il devra comprendre qu’il est le président de la fecafoot et non l’entraineur en laissant le vestiaire tranquille avec ses caméras et ses prises de paroles intempestives.

SAMUEL ETO’O A TOUT CE QU’IL FAUT POUR SAUVER NOTRE FOOTBALL : MAIS AUSSI PLUS QU’IL N’EN FAUT POUR LE DETRUIRE

Ce qui est choquant dans tout ça, c’est de voir un jeune homme avec autant d’atouts, prendre de risques aussi inutiles.

Dans le far west américain d’autrefois, il risquerait en cas d’élimination au mondial, être couvert de goudron et de plumes ne laissant transparaitre que ses longs bras.

Samuel Eto’o, plus que Paul Biya même, a le meilleur carnet d’adresse de ce pays.

Il s’est fait un nom par son travail et son talent qui fait que dans la plupart des pays du monde, il peut parler à qui il souhaite. C’est notre chance ; c’est une chance pour notre football.

Mais à condition qu’il cesse de se comporter à la fécafoot comme un gamin à qui on a imprudemment confié un jeu délicat.

Il ne va pas, à chaque fois que des compatriotes comme Guibai Gatama et autres « pètent » à côté de lui, porter plainte ou signer un communiqué à publier sur Facebook selon « la procédure d’urgence ».

Notre football a besoin de Samuel Eto’o : qu’il ne se prenne pas pour zorro. Il faut qu’il respecte les gens ; qu’il arrête avec les cameras car, bientôt, elles vont le suivre au WC.

Le foot-ball est un sport collectif : de l’administration au terrain, tout le monde doit jouer collectif qu’on s’appelle Eto’o ou pas.»

Benjamin Zebaze.

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