Le Contrat d’exploitation du fer de Kibri signe entre l’Etat du Cameroun et la société chinoise SINOSTEEL CAM S.A fait partie des sujets à l’ordre du jour de l’émission de débat sur Equinoxe TV ce dimanche 15 mai 2022. L’avocat Me Roland Dieuwou a recensé une série d’irrégularités qui justifient les cris des populations qui dénoncent une spoliation des biens de l’Etat. Selon le juriste, le code minier du Cameroun interdit de concéder la gestion d’une mine à une entreprise au-delà de 20 ans or le contrat en question est signé pour 50 ans.
Pour Me Me Roland Dieuwou le Cameroun est un pays déjà vendu. « Les Camerounais font généralement cette blague commune où ils disent que le Cameroun devrait être vendu et l'argent réparti entre tous les citoyens. La seule chose qu'ils ne savent pas c'est que le pays a déjà été vendu sauf que l'argent n'a pas été partagé », précise-t-il.
Avant lui, le député du SDF, Jean Michel Nitcheu avait également inviter le président de la République Paul Biya à ne pas valider ce contrat qui selon lui portent gravement atteinte aux intérêts du Cameroun.
« Le ministre des mines indique sur le site de son département ministériel que 10 millions de tonnes seront extraits par an et qu'à terme le Cameroun bénéficiera de 500 milliards de FCFA de revenus, la création de 600 emplois directs et de 1000 emplois indirects et du transfert de compétences.
Sur le plan financier, il s'agit d'un crime économique. Une véritable incitation à la révolte. Un tour de passe-passe mafieux. L'entreprise SINOSTEEL CAM SA qui prévoit extraire 10 millions de tonnes de fer par an investira 420 milliards de FCFA au Cameroun dans le cadre de ce projet minier. Le prix actuel du fer sur le marché mondial est établi à 152,07 dollars (95000 FCFA) la tonne actuel. Les revenus tirés dès la première année s'élèveront à 950 milliards de FCFA soit près du double des 500 milliards de FCFA que percevra "à terme" le Cameroun. Pour une réserve estimée actuellement à 632 millions de tonnes de fer soit 60040 milliards de FCFA, le Cameroun ne percevra que 0,8% des revenus tirés de cette exploitation, si l'on ne tient pas compte du transfert de compétences dont le contenu reste flou jusqu'ici », déplorait le député.