Ferdinand Ngoh Ngoh a officiellement pris le pouvoir des mains de Paul Biya

Ngh Ngoh Et Biya Image illustrative

Mon, 7 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Les récentes audiences accordées par le Secrétaire Général de la Présidence de la République aux cadres du RDPC alimentent une vive polémique. Le journaliste Xavier Messe y voit une dérive institutionnelle sans précédent.

Les récentes audiences accordées par Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général de la Présidence de la République (SGPR), aux responsables régionaux du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) au Palais de l'Unité suscitent une vive controverse dans les milieux politiques et médiatiques camerounais. Cette démarche, qualifiée d'inédite par plusieurs observateurs, interroge sur les limites entre fonction administrative et engagement politique.

Invité sur le plateau de l'émission "Le Club" diffusée sur Bnews 1 ce dimanche, le journaliste Xavier Messe n'a pas caché son malaise face à cette situation. Selon lui, le SGPR demeure avant tout un "haut fonctionnaire qui doit s'écarter des contingences politiciennes". Cette position institutionnelle implique, d'après le journaliste, une neutralité politique qui semble remise en question par les récentes initiatives de Ferdinand Ngoh Ngoh.

"Le Secrétaire Général de la Présidence de la République, tout comme un Ministre d'État en charge des universités, sont des très hauts fonctionnaires qui ont beaucoup de travail à faire et qui ne sont pas liés à un appareil politique", a souligné Xavier Messe, exprimant son étonnement face à cette mobilisation politique émanant directement de ce "haut fonctionnaire".

L'argumentaire de Xavier Messe repose sur une analyse des rôles traditionnels en période électorale. Pour lui, le RDPC, "parti politique qui est solidement implanté et qui a des cadres de très haut niveau", devrait voir "ces cadres là se mobiliser pour aller vers les électeurs" sans que l'administration présidentielle ne s'en mêle directement.

"Ce sont les candidats qui sollicitent les gens et qui doivent aller sur le terrain, toucher du doigt les réalités du terrain", a-t-il insisté, estimant que la démarche actuelle opère un renversement problématique de cette logique.

Le caractère inédit de cette initiative constitue le cœur de la critique formulée par Xavier Messe. "De mémoire de camerounais, je n'ai jamais vu un secrétaire général de la présidence de la république aller battre campagne, mobiliser les électeurs sur le terrain. Je n'ai jamais vu. C'est la première fois que je vois", a-t-il déclaré avec insistance.

Cette situation, qu'il qualifie d'ailleurs de "assez inquiétante", soulève selon lui des questions fondamentales sur la séparation entre l'administration et l'engagement politique partisan, particulièrement dans un contexte où les échéances électorales se profilent.

Au-delà de la polémique, cette affaire met en lumière les défis liés à l'équilibre institutionnel au Cameroun. La mobilisation des responsables régionaux du RDPC par le SGPR interroge sur les limites entre fonction administrative et soutien politique, dans un pays où les frontières entre État et parti au pouvoir sont souvent questionnées.

Les prochaines semaines diront si cette initiative de Ferdinand Ngoh Ngoh demeurera un cas isolé ou si elle marquera une nouvelle approche dans la préparation des échéances électorales à venir. Une chose est certaine : elle aura au moins eu le mérite de relancer le débat sur le rôle des hauts fonctionnaires dans la vie politique camerounaise.

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