Que d’obstacles érigés sur son chemin. Que de couleuvres avalées. Stoïquement. Dans le silence le plus absolu. Sans geindre, ni souffler le moindre mot, la moindre lamentation, la moindre plainte. Il lui a fallu du doigté et de la ténacité pour, non seulement continuer à bénéficier de la haute confiance du président de la République dans un tel environnement d’adversité et de coups bas, mais mener à terme toutes les importantes missions à lui confiées par ce dernier, en résistant vaillamment aux multiples et diverses pressions venues de partout. Seulement le 10 octobre dernier, lors de la remise des médailles aux Tasks Forces Covid-Can, Ferdinand Ngoh Ngoh a décidé de prendre la parole. Brûlant la politesse aux ténébreux conspirateurs qui s’employaient vainement à convaincre le président Paul Biya, quelques heures auparavant, en lui démontrant du caractère inopportun de ladite cérémonie
…) Que de combats ! Que de batailles ! A l’international, mais aussi à l’intérieur. Ce n’est certainement pas à vous, Mesdames et Messieurs de la Task Force, que j’apprendrais que ça n’a pas du tout été facile (…) ». En ces temps de populisme triomphant où la déraison semble plus que jamais gouverner les esprits, on se serait attendu à une véhémence langagière appropriée donnant lieu à une orgie de vengeance naturelle, pour tenter de laisser, face à la responsabilité de leurs funestes prédications, les loups aux babines frémissantes. Parfois, en ces moments de dure adversité, c’est la seule attitude plausible et indiquée pour leur faire face, quand on ne se reproche de rien. Mais il n’en a véritablement rien été, le 10 octobre dernier, lors de la remise des décorations aux Tasks Forces Can-Covid, quand le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, «( Ferdinand Ngoh Ngoh, décide de prendre la parole. Pas d’effets de manche inutiles, même si, dans son for intérieur, il se sent humainement poussé des ailes. Ce d’autant plus qu’il se sent politiquement renforcé après le feu vert du président Paul Biya, synonyme d’un cinglant désaveu de ses puissants contradicteurs. On pourrait même dire que ç’en est le énième en l’espace de quelques jours après cette fallacieuse histoire de coup d’Etat… Quel étrange retour de manivelle ! Mais le ton du ministre d’Etat Sgpr est résolument ferme : « (…) Monsieur le président de la République a donc décidé de se jeter lui-même dans la bataille, en chargeant son humble serviteur de constituer ces groupes travail spéciaux. Je voudrais très humblement et très respectueusement lui exprimer ma très profonde gratitude pour cette marque d’estime et de confiance. Ces Tasks Forces, ainsi qu’on les a appelées, qui ras semblaient des membres de différentes administrations, travaillant avec célérité, de manière collégiale et transparente, ont œuvré sous la très haute autorité du chef de l’Etat, avec le succès que l’on connait (…). Ces succès reconnus dans le monde entier, sont entrés dans l’Histoire comme de grandes réussites du septennat de Monsieur le président de la République ». Si Ferdinand Ngoh Ngoh joue ainsi sur ce registre, c’est que la situation l’exige. A savoir qu’il faut bien que tout le monde sache aujourd’hui que les Tasks Forces ont bel et bien œuvré « sous la très haute autorité » du président Paul Biya, himself. Mais l’heure n’est pas aux règlements de comptes…
TCS
Bien que ces propos du ministre d’Etat soient, de toute évidence, destinés à remettre le curseur à sa place. Et surtout, le bon curseur. Ceci, pour remettre enfin les pendules à l’heure. Pour faire surtout passer un autre message.Autre que celui des hommes politiques compassés, virtuoses de la langue de bois et de l’affabulation, dans ce concert actuel de contre vérités et de vulgarités diverses. Celui ayant suivi les 2 gestions de la Can et du Covid au Cameroun. Une ode à la vérité implacable des faits. Un vif désir de dissiper un insane best-of de malentendus et de mensonges, dans un pays où l’on n’a pas apprécié la manière avec laquelle les fonds Covid avaient été gérés par les différents départements ministériels bénéficiaires. Voyons ce qu’il en est de plus près : « Je voudrais en cette occasion solennelle vous adresser les chaleureuses félicitations de Monsieur le président de la République. Vous vous êtes acquittés des missions qui vous ont été confiées avec courage, détermination et abnégation. Vous avez permis à votre pays de faire de substantielles économies financières. Vous n’avez reçu ni perdiem, ni prime, ni gratification d’aucune sorte. Mais aujourd’hui, vous avez votre plus belle récompense. La reconnaissance du Père de la Nation. Vous êtes restés stoïques et concentrés, malgré les critiques et les calomnies qui se sont abattues sur vous et qui ont perduré, longtemps même après que les lampions se soient éteints. Vous avez servi votre pays avec honneur. Vous avez fait honneur à votre pays. S’agissant de la lutte contre le Covid 19, le ministère de la Justice à travers la Chambre des comptes vous a rendu justice. Le rapport y affèrent est public et consultable par tous. Qu’elles aient été fondées sur la malveillance ou sur l’ignorance, les médisances qui vous ont accablé sont aujourd’hui balayées par ce témoignage de satisfaction de Monsieur le président de la République, qui vous accorde ces distinctions honorifiques ». Quand il évoque les médisances qui ont ainsi accablé la Task Force, le ton reste ironiquement badin, mais le visage se crispe. Ferdinand Ngoh Ngoh se garde de tout triomphalisme chauvin. Tout comme il s’est toujours efforcé, depuis des années, de ne jamais tomber dans le piège facile des récurrentes provocations de ses adversaires. Mais la réponse du berger à la bergère était prévisible, pour qui se souvient de tous les rebondissements de ce haletant feuilleton politico-judiciaire qu’aura alimenté sa convocation au Tcs, il y a quelques mois. Cible de premier choix dans le Covidgate, il était dans le viseur de ses ennemis. Effectivement, la blessure d’orgueil demeure encore là, tellement visible. Mais il a le don de dominer ses émotions. « S’agissant de la lutte contre le Covid-19, le ministère de la Justice à travers la Chambre des comptes vous a rendu justice ». En une phrase, tout est dit ou presque sur le vrai rôle de la Task Force, face à ceux qui réclament des têtes coupées au gibet du Tcs. Ses détracteurs s’en étranglent, mais que faire ? Inquiets, voire jaloux de l’influence grandissante de cet exécutant docile qui continue imperturbablement de jouir de la très haute confiance du président Paul Biya, même ces proches du chef de l’Etat ne lésinent plus sur aucune conspiration pour obtenir sa mise à l’écart. D’ailleurs, ils ne démordent pas ces derniers mois d’inventer des coups d’Etat imaginaires. Dites-vous bien : selon qu’on l’aime ou le haïsse, comme aurait dit Bossuet, on jugera que le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République, a tout simplement été victime de sa très grande docilité à s’en référer chaque fois au président Paul Biya et à exécuter fidèlement ses hautes instructions. Point final !