Le drapeau français ne flotte plus à la base militaire de Tombouctou depuis mardi soir. Il a été remplacé par le drapeau malien lors d'une cérémonie. A quoi faut-t-il s'attendre ?
Un retrait à haute valeur symbolique. C'est dans cette ville que l'ancien président français François Hollande avait officialisé le début de l'intervention française en 2012.
Depuis le début de l'année, la France a entamé son retrait des troupes françaises au Sahel. Avant Tombouctou, les bases des villes de Kidal et Tessalit ont été fermées.
Selon des habitants contactés par la BBC, de nombreuses personnes sont encore "submergées par l'émotion, pleurant de joie, heureux du départ des Français."
Cela s'est fait parallèlement au travail du G5 Sahel depuis 2014. Le G5 Sahel regroupe le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, la Mauritanie et le Niger dans le but de renforcer leur réponse sécuritaire et de promouvoir le développement. Cependant, cette collaboration régionale n'est pas considérée comme un substitut à l'assistance militaire étrangère.
A noter également que le Mali et ses voisins ont connu des protestations contre la présence de l'armée française dans leurs pays. Le mois dernier, un convoi militaire français se rendant au Mali a été bloqué par des manifestants au Niger et au Burkina Faso.
De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a déclaré à la BBC que suite à la décision du retrait des forces françaises, "le gouvernement malien devait essayer de se réorganiser pour trouver les moyens et les ressources pour sécuriser le pays".
Dans une déclaration datée du 15 decembre, le département d'État américain se dit "alarmé par un déploiement potentiel de forces du Groupe Wagner soutenues par la Russie au Mali".
"Le Groupe Wagner, qui est également sanctionné par les États-Unis, a été impliqué dans des abus et des actions qui menacent la paix, la sécurité, la stabilité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République centrafricaine (RCA)", peut-on lire dans le communiqué américain.
Il n'y a aucune confirmation de la part du gouvernement malien d'un quelconque accord avec Wagner. Néanmoins, les pourparlers suscite des tensions grandissantes.
Déjà, au mois d'octobre, notre collègue Moses Rono de BBC Monitoring notait : "Si l'accord avec le Mali se concrétise, cela signifierait une expansion majeure des intérêts militaires de la Russie en Afrique et un revers stratégique pour l'Occident. Le déploiement d'entrepreneurs militaires russes marquerait une rupture profonde avec la France et l'Occident".
En décembre, au moins 31 personnes ont été tuées dans la région de Mopti après que des hommes armés non identifiés ont attaqué un bus transportant des civils vers un marché.
Pendant ce temps, la situation humanitaire au Mali ne s'est pas améliorée.
400 000 personnes sont déplacées au Mali en raison de l'insécurité, selon les agences de l'ONU.
Ce mois-ci, une coalition de 22 organisations humanitaires a déclaré que le nombre de Maliens souffrant de la faim avait triplé depuis l'année dernière.
Les chiffres de l'insécurité alimentaire sont les plus élevés enregistrés depuis le début de la crise au Mali en 2012, selon le Groupe de travail humanitaire du Forum international des ONG au Mali (FONGIM). La hausse de l'insécurité, les sécheresses et le Covid-19 ont fait grimper les prix des denrées alimentaires, a indiqué le groupe.