Ces agents publics non officiellement rattachés à une administration, se sont retrouvés sans paie en fin du mois de mars dernier.
C’est la débandade dans certains ministères à Yaoundé, notamment celui de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA), mais aussi celui des Finances (MINFI).
Hier Lundi , des fonctionnaires accouraient de partout, en quête d’une reprise en solde. Car en fin du mois de mars dernier, ils sont nombreux à n’avoir pas perçu de salaire.
Le chiffre exact n’a pas été révélé mais une source au MINFI estime qu’ils sont environ 3200 agents publics concernés par cette suspension. « Mais, il n’y a rien à faire à ce niveau.
Nous les refoulons vers le MINFOPRA qui est à l’origine de la demande d’interruption de paie, que nous avons juste exécutée », assure notre informateur aux Finances.
Ici, un contingent de la gendarmerie nationale est posté à l’entrée du bâtiment tandis qu’une demi-douzaine de policiers filtre les allées et venues. Les hommes en tenue sont également visibles du côté de la Fonction publique.
Malgré la fluidité à la guérite, il y a du monde à l’esplanade où deux tentes sont aménagées pour accueillir, renseigner et orienter les visiteurs.
« Tous ceux qui viennent pour la reprise en solde sont réorientés vers leur administration utilisatrice. C’est là-bas qu’ils doivent déposer leur demande et clarifier leur situation », explique un responsable des lieux.
Le problème, selon notre source au MINFOPRA, c’est que « ces personnels ne sont rattachés à aucune administration. Au départ, ils étaient 10 000, invités par le MINFOPRA à clarifier leur situation faute de quoi leurs salaires seront suspendus.
Les contractuels qui ne se sont pas manifestés ont été suspendus en fin février et cette fois, c’est au tour des fonctionnaires ». Sauf que beaucoup disent n’avoir pas été au courant de la situation alors que d’autres assurent avoir déposé leur dossier, tel que demandé par le MINFOPRA.
Tout ce ramdam précède, en effet, le transfert des données du Système informatique de gestion Intégré des personnels de l’Etat et de la solde (Sigipes I) vers le Sigipes II. Dans ce cadre, en août 2015, le MINFOPRA a publié des listes de personnels contractuels d’une part et fonctionnaires d’autre part, pris en solde mais qui « restent non-reconnus par les différentes administrations ».
Michel Ange Angouing les invitait alors à déposer certains documents « auprès de leur hiérarchie directe qui se chargera de les acheminer auprès de la direction en charge de la gestion des ressources humaines de leur ministère utilisateur ».
Il s’agit de l’acte de recrutement ou d’intégration à la Fonction publique, d’un certificat de prise de service au poste actuel et d’une attestation de présence effective datant de moins de trois mois.
« En date du 12 novembre 2015, le ministre a procédé à un rappel, publiant à nouveau la liste de ceux qui n’avaient toujours pas procédé à la mise à jour de leur dossier. Il leur avait alors accordé de nouveau trois mois pour se conformer. Un délai passé en février dernier », rappelle notre source.
Elle regrette d’ailleurs cette ruée de dernière minute, étant entendu que « les dossiers déposés doivent être étudiés. Ensuite, il faudrait que le MINFOPRA saisisse à nouveau le MINFI afin que la reprise en solde soit effective. Ça peut prendre des semaines… »