Sommée de déguerpir parce qu’incapable de verser les 350 millions de Fcfa d’arriérés de loyer qui lui sont réclamés, l’institution que dirige Roger Mbassa Ndine continue de multiplier des sorties de piste et des allégations dans le dessein de nuire à la Sci Bonanjo, qui, elle, attend désespérément que les clauses du contrat de bail pour la location de cet immeuble R+7 soient respectées.
Du nouveau dans l’affaire de filouterie de loyer à la Cud. Après avoir tenté maladroitement de migrer vers un raccourci paresseux en invoquant des allégations faisant état de l'absence du dossier fiscal, pour justifier le non-paiement des sommes dues à la Société civile immobilière (Sci Bonanjo) conformément au contrat de bail à usage professionnel pour la location de cet immeuble R+7 querellé, Dr Roger Mbassa Ndine monte au créneau pour dénoncer ce qu’il taxe de « cabale médiatique » dirigée contre l'institution dont il conduit aux destinées et la personne qui l'incarne. D’entrée, le Maire de la ville argue qu’il s'agit précisément d'« un prétendu non-paiement de frais de loyer » . Une déclaration qui a le don de surprendre puisqu’elle ne contribue qu’à enliser cette affaire pendante au Tribunal de première instance de Douala-Bonandjo. Ce d’autant plus qu’un contrat de bail d’un an signé le 4 septembre 2021 entre la Sci et la Cud s’est finalement transformé en filouterie de loyer.
« II apparait cependant dans les livres comptables de la Cud, que cette Sci a perçu respectivement : avant le 12 décembre 2024, les sommes dues, au titre des loyers ont été payées à la Sci Bonanjo par deux Ordres de virement au trésor (Ovt) de 152 millions de Fcfa chacun. Un paiement additionnel de 10 millions de Fcfa a été fait par Ordre de Virement à la Beac. II resterait alors 23 millions de Fcfa qui ont aussi fait l'objet d'un Ovt. Ce paiement par Ovt a été fait à la demande expresse de la Sci Bonanjo (Famille Zekam) représentée pour la circonstance par sa marraine. Ainsi, la Cud s'est donc acquittée de l'intégralité de sa dette. Les procédures en cours au Trésor public étant hors de son champ de compétence. Le retard pris dans l'achèvement des travaux de l'immeuble siège des services techniques de la Cud, explique seul pourquoi l'immeuble Sci Bonanjo n'a pas pu être libéré en fin décembre 2024 », écrit le premier magistrat municipal de la ville de Douala. Lui qui rassure au passage que la Cud espère pouvoir libérer cet immeuble au cours du premier semestre 2025.
Règlement pacifique
Tout comme, ajoute-t-il, « elle s'acquittera évidemment des loyers dus pendant cette période complémentaire ». Et Mbassa Ndine de conclure en rassurant ses interlocuteurs qu’il reste ouvert au dialogue « afin d'aboutir à un règlement pacifique de ce différend dans l'intérêt des deux parties » . La sortie du Maire de la ville a le don de tomber sur le sens, à en croire les responsables de la Sci Bonandjo qui attendent depuis une vingtaine de jours que le super Maire respecte enfin ses engagements en libérant son bâtiment en ces temps où sa survie celle de ses emplois sont menacées. Aussi bien que la détérioration physique de l’immeuble.
« La Cud a eu 40 mois pour construire un immeuble dont la construction a commencé au moins un an avant son aménagement dans le bâtiment de la Sci Bonanjo. Il est vraiment honteux pour une entité du gouvernement de brandir un ordre de virement le 12 décembre 2024 soit après 27 mois d’arriérés de loyer et prétendre que ces engagements ont été honorés. Dans quel pays vivons-nous ? Comment comprendre qu’un représentant de l’État refuse d’accepter ses responsabilités et de respecter les engagements du gouvernement de servir et protéger ses concitoyens ? », s’interroge la Société civile immobilière, convaincue que le Maire, son service juridique et son Receveur sont à court d’arguments.
Libérer le bâtiment au plus tard le 31 janvier
Pour l’heure, « la Sci est ferme sur sa position en ce qu’elle demande à cet occupant sans droit ni titre de libérer son bâtiment au plus tard le 31 janvier et de régler les 28 mois de loyer (janvier 2025 inclus) qu’elle lui doit », argue le bailleur qui se retrouve face à une entité qui campe dans son immeuble depuis 28 mois et ne sachant vraisemblablement où aller. Sans doute parce qu’aucun contribuable n’est disposé à abriter une institution qui n’a aucune parole et qui use de sa position pour s’imposer illégalement sur le site d’un autre contribuable camerounais. Résultat des courses, à cause des engagements financiers qui n’ont pas été respectés « le compte Sci Bonanjo n’a été crédité que de 10 millions de Fcfa sur une facture de 351 millions Fcfa au 31 décembre 2024 », apprend-on. Attendue de faire preuve d’élégance en respectant les volontés du propriétaire du bâtiment qu’elle occupe, la Cud préfère plutôt répondre de ses agissements devant le tribunal qui a renvoyé l’audience aux 04 et 06 février pour l’homologation du Protocole signé et enregistré et l’expulsion et le paiement de sa dette après 28 mois.
Mauvaise foi
À la vérité, en parcourant le dernier protocole d’accord signé par les deux parties, il émerge un détail fort saisissant : la Communauté urbaine de Douala avait pris l’engagement de payer ses arriérés par le biais de son receveur municipal. « Le fait qu’elle en vienne à pondre un communiqué dans lequel ellemême déclare avoir payé par un Ordre de virement au trésorier payeur général indique à suffisance sa mauvaise foi. Quand bien même cela aurait été vrai, le locataire l’aurait fait en flagrante violation de son propre engagement contenu dans le Protocole d’accord. Bien plus, ceci n’est vérifiable nulle part surtout pas dans les comptes du bailleur qui continue de réclamer son dû à ce jour. Il devient évident que la volonté de nuire de la Cud n’est plus à écarter lorsqu’elle dit vouloir se maintenir dans cet immeuble de la Sci Bonanjo et ce jusqu’à la fin du 1ér trimestre 2025. À quel moment s’est-t-elle accordée avec son bailleur pour y demeurer ? À aucun moment. Le seul accord de connu est celui qui autorisait la Communauté urbaine à y résider jusqu’au 31 décembre 2024 », tempête le conseil de la Sci qui condamne avec la dernière énergie les abus de droit dont fait usage Mbassa Ndine dans cette affaire. Elle qui n’attend plus qu’une chose : que la Cud déguerpisse. À suivre !