Dans l'histoire récente du Cameroun, certaines figures semblent avoir été délibérément effacées de la mémoire collective. Parmi elles, Jeanne-Irène Biya, deuxième Première Dame de la République du Cameroun et première épouse de Paul Biya, dont le souvenir mérite d'être ravivé.
Irène Biya se distinguait par de nombreuses qualités qui en faisaient une Première Dame hors du commun : intellectuelle diplômée, d'une grâce et d'une distinction remarquables, alliant sobriété et chic dans son style, élégante et raffinée, profondément humaine et proche du peuple camerounais, d'un naturel désarmant, dotée d'une présence majestueuse et imposante.
Aux côtés de Germaine Ahidjo, Irène Biya a contribué à établir un standard élevé pour le rôle de Première Dame au Cameroun. Toutes deux ont été de véritables ambassadrices de la grâce et de l'élégance camerounaise sur la scène internationale, tout en incarnant l'image de véritables mères de la nation.
Ce qui distinguait particulièrement Irène Biya était son détachement vis-à-vis du pouvoir de son époux. Elle semblait comprendre et accepter que la vie ne se limitait pas à l'exercice du pouvoir, une attitude qui contraste fortement avec certaines conceptions plus récentes du rôle de Première Dame.
Paradoxalement, c'est peut-être l'amour profond d'Irène Biya pour le peuple camerounais qui a contribué à sa disparition prématurée de la scène publique. Comme le suggère Jorel Jacques Zang, cet attachement au peuple a pu être, d'une certaine manière, son "malheur".
Malgré les efforts apparents pour effacer son souvenir de la mémoire collective, Irène Biya reste une figure importante de l'histoire du Cameroun. Son exemple, ainsi que celui de Germaine Ahidjo, continue d'inspirer et de rappeler les qualités attendues d'une Première Dame.