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Fin de règne: désemparés, les proches de Biya veulent sauver le régime à tout prix

Ferdinand Ngoh Ngoh Et Le Président Paul Biya JPG Paul Biya et Ferdinand Ngoh Ngoh

Wed, 23 Sep 2020 Source: cameroonvoice.com

Après l’avoir réussi avec les Camerounais d’expression anglaise, le régime en place à Yaoundé aurait-il pour objectif de détruire le reste du Cameroun ? La réponse à cette question se trouve dans l’obstination du pouvoir à réprimer toute manifestation de l’opposition, tant il est vrai que les mêmes causes n’ont jamais produit que les mêmes effets !

C’est comme ceci que les choses ont commencé dans le NOSO il y a quatre ans.

En attendant que des analyses plus avisés donnent une réponse au questionnement ci-dessus, on note que par son attitude depuis la sortie menaçante de Paul Atanga Nji le 7 septembre, suite à la convocation du corps électoral pour les Régionales du 6 décembre par Paul Biya, jusqu’à l’assignation à résidence strictement surveillée de fait du Pr.

Maurice Kamto depuis pratiquement trois jours, en passant par la liberté dont jouissent les partisans de Biya, non seulement de manifester à travers le Cameroun pour vouer bruyamment et publiquement l’opposant aux gémonies –alors qu’officiellement toutes les manifestations publiques sont interdites au Cameroun-, mais aussi et surtout de prendre d’assaut le domicile de cet homme politique qui ne devrait plus la vie sauve qu’à la présence des nombreux militants de son parti et des partis et associations alliés qui y sont accourus une fois qu’ils ont été alertés du danger de mort qui planait sur la vie de leur leader -pourtant encerclé dans son propre domicile-, le régime est en train de se nourrir de l’illusion qu’il réussira à pousser les Camerounais francophones à la conclusion qu’une lutte pacifique pour l’alternance démocratique à la tête de l’Etat est une grosse et irrémédiable impossibilité, et qu’il faut par conséquent choisir d’autres moyens.

Maurice Kamto ne demandait qu’à prendre la tête des manifestations populaires débutées le 22 septembre en vue de pousser Biya à la démission. Le laisser marcher et ne pas menacer les Camerounais de les tuer ou de les envoyer tous en prison aurait simplement permis à Biya de savoir si cet homme politique représente toujours la majorité des Camerounais comme il le prétend, ou s’il faisait simplement une erreur d’appréciation en estimant que les 14% qui lui ont été attribués par ELECAM et validés par le Conseil Constitutionnel étaient une injustice, et les 71% attribués par les mêmes canaux au président sortant, Paul Biya, étaient le fruit du trucage électoral “habituel”.

Le laisser conduire ses troupes et ne pas les menacer d’extermination, aurait changé la perception que de nombreux Camerounais et des étrangers ont de la satrapie je-m’en-fichiste et tribalo-fasciste de Yaoundé, en même temps que cela aurait permis de savoir ce que Maurice Kamto pèse exactement.

Mais qu’a choisi de faire le régime éhonté du Professeur de sémiologie “gel hydroélectrique” et “ordinateurs HEV PB 32 Gigas # 500 Gigas” et du René Sadi..que, communicateur des “balles réelles non létales ? Ce régime dont le naturel répressif s’incruste comme une sangsue a chois de donner à voir son véritable reflet, celui d’une horde de barbares, en interdisant des marches qui n’auraient probablement pas eu lieu ou qui n’auraient pas duré une bonne heure s’il avait fait savoir aux partisans de Kamto qu’à condition de ne rien endommager sur la voie publique, les rues du pays étaient à leur disposition pour qu’ils y marchent tout leur soûl.

Ce régime de mythomanes qui a tiré et tué ce 22 septembre des gens qui ne faisaient que mettre un pas devant l’autre, a voulu faire comprendre à des êtres doués d’intelligence que marcher pour demander la démission du président de la République à qui il est reproché quelque chose de bien précis, est synonyme de se diriger au palais de l’Unité siège de la présidence, c’est-à-dire une région militaire spéciale comme cela est de tradition dans tous les pays, pour extirper le président de sa chambre ou de son bureau et aller l’étriper sur la place publique, alors qu’une demande de démission n’est jamais qu’une “demande”, qui peut se résoudre soit par le retour du président sur la décision controversée, soit par une adresse présidentielle explicitant sa décision et l’aménageant légèrement ou sensiblement pour couper l’herbe sous les pieds de l’adversité, soit encore en mettant l’adversaire dos au mur en lui confiant par exemple la résolution pacifique de la crise anglophone et la confection d’un code électoral consensuel.

Mais il ne faut pas se faire d’illusion, le régime de Paul Biya n’est pas un régime politique et ne peut donc pas gérer les affaires du Cameroun politiquement. C’est une armée de vainqueurs de guerre, qui considère les Camerounais comme des vaincus… de guerre, mieux des prisonniers de guerre qui doivent négocier par leur soumission totale le droit de vivre sur la terre des hommes.

En témoignent les actes ignobles posés fièrement par des policiers et des militaires comme ceux que l’on peut observer sur le tweet ci-dessous.

C’est d’ailleurs pour cela qu’au Cameroun, quand un leader politique ou syndical évoque l’idée d’une manifestation de protestation contre le régime, il s’entend rétorquer, sans que l’on voie trop bien où se trouve le rapport entre une marche de protestation et la mort, qu’il va « envoyer les enfants des autres à la mort ».

Et c’est parce que ce Cameroun du rapport inéluctable de l’expression citoyenne à la mort doit disparaitre, pour laisser la place à un autre Cameroun où, en vertu du droit écrit et des traditions politiques, même les arrière-petits-enfants de Biya et de sa meute de loups sauvages ne pourront pas songer à la mort ou à l’emprisonnement s’il leur prenait l’envie de se répandre dans la rue pour revendiquer quoique ce soit, fut-ce un privilège indu, à moins de se livrer par la même occasion à des actes de vandalisme ou à des agressions sur des personnes, que les Camerounais sont de plus en plus nombreux, chaque jour qui passe, en bons républicains férus de civisme et de patriotisme, à soutenir avec Maurice Kamto, que « Paul Biya doit partir ».

Les manifestations de ce mardi 22 septembre étaient une occasion donnée par Kamto à Biya, une supposition qu’il soit bien vivant et bien en mesure de gouverner effectivement et non de recevoir seulement en audience les ambassadeurs et les émissaires de ses homologues, ou au système qui répond de lui, de se réconcilier avec les Camerounais en faisant un geste d’humilité, en posant un acte de conciliation.

Mais un adage africain veut que le chien ne change jamais la manière de s’asseoir.

Ce qui explique sans doute l’image rébarbative ci-dessus d’un véhicule de la police camerounaise stationnant devant la résidence de Maurice Kamto pour l’empêcher d’exercer son droit civil et politique de manifester.

Evidemment, cela permet aux propagandistes du régime de faire courir le bruit selon lequel Kamto a envoyé les enfants des autres mourir et n’avait même pas le cran de participer aux manifestations qu’il a lancées.

Source: cameroonvoice.com
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