Paul Biya et Ferdinand Ngoh Ngoh
« Les droits de l’homme ne sont pas facultatifs ». « La répression et la violence reviendront vous hanter, vous et ceux qui agissent sous votre autorité. ». Ainsi s’adresse menaçant, Me Robert Amsterdam, patron du Cabinet d’avocats Amsterdam & Partners LLP basé au Canada, dans sa seconde lettre au président camerounais Paul Biya.
Une lettre datée du 25 septembre qui intervient trois jours après que son destinataire et ses sécurocrates ont jeté aux trousses des centaines de manifestants pacifiques, une armée de cinglés dont les éléments opérationnels étaient en majorité triés ce jour-là parmi les policiers, militaires et gendarmes ressortissants de l’ethnie du président.
Implacable répression des militaires et policiers, partisans assumés du régime
Il faut dire que ceux-ci n’ont pas fait dans la dentelle, et ont, dans une barbarie inouïe, procédé proprement au massacre à la mitraillette, faisant des morts, des estropiés à vie, ainsi que des centaines d’arrestations qui se poursuivent d’ailleurs au moment où nous mettons en ligne.
Pour bien montrer leur parti pris, autrement dit pour bien faire comprendre qu’ils étaient des pro-Biya, Certains militaires, policiers et gendarmes ne se sont pas cachés pour faire asseoir au sol des militants de l’opposition et les obliger à chanter à la gloire de Paul Biya.
La preuve, même si des sources évoquent son probable kidnapping, l’ancien député Albert Dzongang, conseiller spécial du leader du MRC, Maurice Kamto, est officiellement très activement recherché par la police, les renseignements généraux, et la sécurité militaire. L’ennemi public numéro 1 en somme.
Dans sa correspondance, l’avocat qui prévenait déjà Paul Biya, le 21 septembre, que son cabinet allait, le cas échéant, défendre les intérêts de Maurice Kamto et des manifestants devant les tribunaux nationaux et internationaux, fait savoir au saigneur-en-chef du Cameroun que ses inquiétudes « concernant la réaction des autorités camerounaises à là journée de contestation pacifique du 22 septembre au Cameroun » se sont révélées « fondées ».
Aussi appelle-t-il « le régime Biya à libérer les centaines de prisonniers embastillés le 22 et les jours suivants ».
Non sans le prévenir : « Il n’y aura pas de troisième lettre, nous passerons aux actes. L’Etat de droit, le droit international, les droits de l’homme ne sont pas facultatifs… ».
En effet, selon l’avocat canadien, « Le comportement scandaleux des autorités camerounaises ne sera pas sans conséquence », et « Les sanctions seront à la hauteur de la gravité des actions commises par les forces de l’ordre : gel de comptes bancaires, saisie de propriétés, révocation de visas ».
Il est à noter que des copies de la lettre de Me Robert Amsterdam à Paul Biya -que l’on peut lire en cliquant ici– ont été adressées à de nombreuses personnalités du monde, à l’instar de :
António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies ; Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ; David Kaye, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression ; Cyril Ramaphosa, Président de l’Assemblée de l’Union Africaine ; Solomon Dersso, Président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples ; Josep Borrell, Haut représentant de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ; Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
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