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Fin du pouvoir de Biya : les langues se délient sur les plans énorme surprise

Paul Biya aura 92 en 2025

Thu, 9 Nov 2023 Source: www.camerounweb.com

La question de l'après-Biya demeure une énigme majeure dans le paysage politique camerounais, et Kevin Fotso explore différentes hypothèses sur la transition post-Biya. Il exclut la possibilité d'une annonce de retraite de la part de Paul Biya tant qu'il est en vie. Deux hypothèses majeures émergent : une succession anti-constitutionnelle, souvent caractérisée par des coups d'État ou des manipulations constitutionnelles, et une succession à travers un processus électoral, impliquant une transition de fait ou dirigée par le président du Sénat.

Fotso souligne les défis potentiels d'une succession anti-constitutionnelle, mettant en lumière le rôle clé de l'armée dans de telles situations. Il envisage également une succession à la suite d'un processus électoral, mais souligne les risques d'implosion au sein du parti au pouvoir, le RDPC, avec des batailles internes pour le contrôle.

Il évoque l'exemple de la Côte d'Ivoire en 2000 pour illustrer le risque d'une opposition fragmentée, soulignant l'importance pour l'opposition de rester unie. Fotso suggère également qu'un candidat consensuel du RDPC pourrait émerger, capable de faire l'unanimité dans un contexte de guerre des clans.

La complexité de l'après-Biya réside dans le mystère entourant les intentions du président actuel et l'absence de clarté sur l'avenir du Cameroun après lui. Fotso conclut en soulignant que l'énigme persiste, le président Biya laissant planer un flou total sur son avenir et celui du Cameroun après lui.



LES HYPOTHÈSES DE L’APRÈS BIYA…

La plus grande énigme dans le landerneau politique camerounais c’est « l’après Biya ». Quelle sera la configuration de notre système gouvernant à la suite du grand soir comme l’a théorisé Jean Robert Wafo ? Avant de dérouler mes hypothèses je souhaite souligner qu’à mon avis, la possibilité qu’un jour le président Paul Biya annonce qu’il a décidé de « rentrer au village » est à écarter. Tant qu’il sera en vie, il sera président de la république. L’après Biya est donc certain mais peu encore être lointain…

Première hypothèse : Une succession anti-constitutionnelle.

En Afrique, les longs règnes s’achèvent presque toujours par des coups de force. Quand ils ne sont pas armés, ils relèvent d’un hold up constitutionnel et/ou électorat. Il y’a plus de 2 ans, à l’occasion de l’arrivée au pouvoir de Mahamat Deby Itno à la tête du Tchad, j’ai publié une chronique intitulée « la constitution est un papier hygiénique pour les états africains ». Dans le cas du Cameroun, à l’analyse des acteurs en présence, je me suis toujours demandé comment un président du sénat qui a déjà du mal à assister aux travaux lors des sessions peut assurer une transition qui sera à tout point de vue complexe. Pour faire une peinture simple de la situation, une succession anti-constitutionnelle est généralement le fait d’un cador du système qui a une forte influence sur l’élément central du pouvoir. Cet élément c’est l’armée. L’Assemblée Nationale et le Sénat sont en réalité de simples animateurs de la vie publique nationale. Des gages d’une vitalité institutionnelle de façade. En cas de hold up constitutionnel, un petit communiqué suffit pour dissoudre ces chambres.

* Cas spécifique d’un coup d’état militaire : René Sadi a dit que celui qui parle encore de ça va lire l’heure. Passons…

Deuxième hypothèse : Une succession à l’issue d’un processus électoral.

Elle peut avoir lieu soit à la suite d’une transition de fait ou une transition assurée par le président du sénat qui organisera des élections auxquels il ne prendra pas part comme prévoit la constitution. Cette configuration présente un risque réel d’implosion au sein du parti au pouvoir, le RDPC. La raison est simple. Des batailles internes pour le contrôle du parti vont voir le jour. Certains leaders seront écartés par d’autres. D’ailleurs cette bataille est déjà en cours…Ce n’est que dans ce cas de figure que l’opposition peut tirer son épingle du jeu. Pour exemple, lors de l’élection présidentielle d’octobre 2000 en Côte d’Ivoire, le Général Robert Guéï écarte les principaux prétendants issus de la grande famille des Houphouëtistes ( Bédié, Ouattara… ). Il s’arrange à aller aux élections avec l’opposant de l’époque Laurent Gbagbo qu’il considère comme un adversaire facile à battre. Il se rend compte une heure après le début du dépouillement qu’il a lamentablement perdu l’élection et décide de stopper l’opération de comptage des voix pour se déclarer vainqueur. Trop tard. Gbagbo va simplement demander à ceux qui avaient massivement voté pour lui de marcher jusqu’à la présidence. Les prétendants au pouvoir qui sont membres de l’opposition doivent bien lire cet extrait.

Mais même en cas de grave crise interne au RDPC, l’opposition à peu de chances d’arriver à la magistrature suprême si elle ne fait pas bloc. De plus, le parti au pouvoir peut dégager un candidat consensuel. Dans un contexte de guerre des clans au sein du sérail, il s’agit d’un profil qui peut faire l’unanimité. Quelqu’un qui n’a aucune étiquette et qui est très proche du cercle décisionnel à Etoudi. Je parle bien d’Etoudi. Tous les ministres qui sont entre la poste centrale et le monument « j’aime mon pays » ne sont pas concernés.

La plus grande complexité avec « l’après Biya » c’est le fait que le principal concerné laisse prospérer un flou total autour de son avenir et de l’avenir du Cameroun après lui. C’est la raison pour laquelle ceux qui se prêtent au jeu ne peuvent qu’émettre des hypothèses. Mais tout ça relève du mystère. À titre personnel, je pense que le président de la république conçoit que le cameroun se fera encore avec lui pendant longtemps. Pense t’il que personne en dehors de lui ne peut diriger le Cameroun ? Ne fait-il pas confiance à ses proches collaborateurs ? Est-ce qu’il n’imagine pas sa vie en dehors de la Prèsidence ? Des questions dont lui seul à la réponse…

Source: www.camerounweb.com