Dans sa parution du lundi 14 mars 2022, le journal L’œil du Sahel relève que Halirou Mamoudou, sénateur suppléant du lamido de Banyo a rejoint les rangs de l’Undp. Ce mouvement s’observe quelques jours après le rapprochement constaté entre le MRC et le partie de Bello Bouba.
La première chose qu’a sollicitée Halirou Mamoudou, c’est que sa démission n’apparaisse pas sur les réseaux sociaux. Sénateur suppléant nommé par le président de la République à l’issue de l’élection sénatoriale de 2018, il a pourtant décidé de quitter les rangs du Rdpc le 20 octobre 2021. L’affaire n’a pas fait grand bruit, mais au moment où la fièvre des sénatoriales de 2023 monte de plus en plus dans le parti de Paul Biya dans l’Adamaoua, des langues se délient plus aisément. Pour une caste de hauts cadres du parti, la démission du sénateur suppléant Halirou Mamoudou est un épiphénomène, un acte insignifiant. Ils sont nombreux à estimer que le concerné, qui a rejoint les rangs de l’Undp et qui était au récent congrès du parti de Bello Bouba à Yaoundé en tant que délégué désigné par ses nouveaux camarades, n’a pas véritablement un poids politique ou une base militante consistante.
Mais il ne faut pas se leurrer, croit savoir une bonne brochette de militants du Rdpc, essentiellement jeunes dans l’Adamaoua, qui voit à travers cet acte la poursuite de la dégringolade du parti de Paul Biya dans la région. Un haut cadre du Rdpc dans le Faro et Déo, de parler déjà d’un «réveil qui risque d'être douloureux en 2023 aux Sénatoriales dans l'Adamaoua. Les choses se dessinent. Après Aboubakar Salihou, maire depuis 2020 et ancien deuxième adjoint au maire de Kontcha démissionnaire du Rdpc entre 2013 et 2020, voici Halirou Mamoudou qui rejoint officiellement l'Undp. Ancien président de l'ex section départementale Ojrdpc du Faro et Déo et actuel sénateur Suppléant nommé, Halirou Mamoudou est délégué départemental du Tourisme du Djérem après avoir occupé le même poste chez lui dans le Faro et Deo. Il aurait été éloigné dudit domicile à cause de son militantisme " gênant" contre le parti de Bello Bouba Maigari. Ce dernier qui a refusé de le nommer délégué régional du Tourisme de l'Adamaoua dernièrement au profit de celui qui est là (pratiquement élève de Halirou Mamoudou) ».
LE RDPC PIÉTINE SES VALEURS…
Ce haut cadre du Rdpc ne semble qu’en savoir plus sur Halirou Mamoudou, du moins en tant que frère du département du Faro et Déo. Et de préciser, pour s’en désoler, que : «Frustré au moment où le Rdpc semble encourager ses valeureux militants à quitter le parti (puisque nous jeunes militants Rdpc du Faro et Déo sommes oubliés dans les nominations à de bons postes de responsabilité), Halirou Mamoudou est parti du Rdpc et a définitive ment déposé sa valise à l'Undp. Il était d'ailleurs l'un des congressistes et est probablement le futur candidat aux Sénatoriales pour le Faro et Déo. L'Undp est même dans les tractations pour nous arracher d'autres militants Rdpc à investir aux prochaines municipales à Mayo-Baléo. Entre temps, qu'est-ce que le Rdpc fait ? Rien, on dort, on se fait inutilement la guerre et on rabaisse les autres camarades pour peu qu'on obtienne un poste de responsabilité (même électif). En tout cas, je vous aurais averti du " déluge" qui nous attend si le Rdpc continue de piétiner ses valeurs dans l'Adamaoua en général et le Faro et Déo en particulier ». affirme un responsable du Rdpc dans le Faro et Déo et de préciser pour s’en désoler que le mal semble être profond dans l’Adamaoua, mais l’insouciance du sommet du parti de Paul Biya passe pour être prédominant. «Malheureusement, nous constatons avec beaucoup de regret que le parti est en train de perdre ses militants au jour le jour, aux yeux de ceux qui dirigent les instances dirigeantes de base de notre parti. Je m'interroge d'ailleurs si ces dirigeants issus des échéances de renouvellement passées imaginent les conséquences de ces démissions. Pensent-ils a l'avenir du parti dans l'Adamaoua ? » Questionne un militant du Rdpc. Cette question brûle plus que jamais les lèvres des militants soucieux de voir le Rdpc redorer son blason. Mais la vague verte, l’undp de Bello Bouba, se montre plus dévastatrice au point de déstabiliser des militants inconditionnels du Rdpc dans l’Adamaoua. «Le problème est assez sérieux, mais nous faisons encore la sourde oreille. Un responsable du R m'a juré dernièrement que dès qu'on lui propose quelque chose ailleurs, il s'en va sans réfléchir. Combien sont-ils aujourd'hui ? Est-ce que si on organisait les municipales et législatives aujourd'hui, le R serait capable de reprendre une seule commune ou un seul siège de député ? Est-ce que la situation du R dans notre région n’est finalement pas voulue et entretenue ?» Se lamente un militant du Rdpc. Situation voulue ou pas, le Rdpc, pour ses militants qui croient encore à un revirement en leur faveur, doit remobiliser troupes et stratégies pour inverser la vapeur.