Fin du régime quarantenaire: Titus Edzoa prédit la fin du RDPC avec la disparition de Biya

Titus Edzoa

Thu, 24 Aug 2023 Source: www.camerounweb.com

L'ancien secrétaire générale de la présidence de la République camerounaise, après sa sortie médiatique avec Naja Tv il y a quelques mois, revient sur les médias après une interview qu'il a accordée à Jeune Afrique.

Pour une deuxième grande sortie cette année 2023, l'ancien candidat à l'élection présidentielle au Cameroun, donne son point de vue sur l'après Biya.

Parlant justement de l'avenir du Cameroun, sans Biya, il pense qu'il faut une transition qui doit d'abord panser les blessures causées par la gouvernance du régime actuel, et mettre le pays sur de bonnes rails, avant de passer la main à de nouvelles personnes qui seront choisies après une élection transparente et équitable.

"Dans l’immédiat après-Biya, le pays devra impérativement passer par une période de transition, régie par un groupe de patriotes intègres, dont la mission principale devra être d’assainir de toute urgence le contexte socio-politique, en réhabilitant les fondements institutionnels de l’État. Ils devront aussi corriger les injustices flagrantes, en mettant, avec vigueur, un terme à la Justice de la force par la force de la Justice ; faire un audit de la chose publique, piloté par les Camerounais eux-mêmes ; éviter les règlements de comptes ; refonder la conception de l’État-Nation, en incluant toutes les diversités pour une véritable unité nationale ; envisager des solutions concrètes pour mettre un terme à l crise des régions anglophones, dans un délai consensuel et raisonnable. Les responsables qui accompagneront et dirigeront ce processus devront quitter la scène une fois ces urgences résolues", propose Titus Edzoa.

Toujours, parlant de l'avenir du Cameroun, Titus Edzoa pense que le RDPC ne résistera pas à la disparition de son président Paul Biya.

"Quant à l’avenir du RDPC [le parti au pouvoir], sa survie ne dépend que de son président national. Si ce dernier venait à disparaître, il paraît plus probable que le RDPC s’éteigne avec lui. Un déluge conséquent risque de tout emporter… Pourtant, du fond du cœur, j’aimerais bien me tromper !", ajoute t-il.

Né le 4 janvier 1945 à Douala (Cameroun), Titus Edzoa est un médecin et un homme politique camerounais. Il a été secrétaire général de la présidence de la République et ministre de la santé publique avant d'annoncer sa candidature à l'élection présidentielle de 1997. Peu de temps après avoir annoncé son intention de se porter candidat à la présidence contre le président Paul Biya, Edzoa a été arrêté pour détournement de fonds. Lui et son directeur de campagne Michel Atangana ont été rapidement condamnés à 15 ans de prison. La Cour d'appel de Yaoundé a confirmé les condamnations en 1999. Edzoa a envoyé une délégation auprès du Président Biya le 25 mai 2001 pour demander grâce. Cependant, Biya n'était pas disposé à examiner la question à moins qu'il ne reçoive une demande écrite, et Edzoa n'était pas disposé à rédiger une telle demande parce qu'il soupçonnait qu'elle pourrait être utilisée contre lui.

Edzoa aurait été maintenu dans des conditions difficiles au quartier général de la gendarmerie à sécurité maximale. Toujours emprisonné, il a cherché à être emmené en Europe pour un traitement médical en 2003, mais cela n'a pas été autorisé. Alors que sa peine de prison était sur le point de se terminer, la Cour suprême a condamné le professeur Titus Edzoa à une nouvelle peine de 20 ans de prison. Présidé par le juge Marc Ombala Ateba le 17 décembre 2013, le tribunal a simplement confirmé la décision de la juridiction inférieure qui a condamné Titus Edzoa et son ancien directeur de campagne, Michel Atangana, à une peine de 20 ans de prison. Malgré les pressions de la France pour que Michel Thierry Atangana, emprisonné pour détournement de fonds publics, soit libéré, le tribunal a déclaré l'avoir trouvé coupable, lui et son complice.

A la veille de la célébration de la réunification du Cameroun en février 2014 à Buea, le président Paul Biya a signé une clémence présidentielle dont bénéficient Titus Ezoa et Thierry Atangana. Ils sont tous les deux sortis de prison le 25 février 2014 après avoir passé plus de 17 ans en prison.

Source: www.camerounweb.com