Le leader du mouvement "11 millions de citoyens" attribue la responsabilité de la dégradation de la situation dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du gouvernement camerounais.
Cabral Libii voit d’un mauvais œil les actions armées des mouvements sécessionnistes. L’enlèvement le 25 février 2018 du délégué régional des affaires sociales du Nord-Ouest a été l‘occasion pour le leader du mouvement « 11 millions de citoyens » de s’exprimer sur le sujet le 12 mars 2018 sur Radio Balafon. Bien qu’il estime que la menace d’exécution proférée à l’endroit de l’otage « doit être prise très au sérieux », le jeune homme politique dénonce le procédé.
« De mon point de vue c’est une situation inacceptable. Je condamne d’ailleurs tout de go ce chantage. Je suis Camerounais. J’ai la prétention d’incarner tôt ou tard et c’est d’ailleurs un peu le cas la nationalité que je porte avec fierté et il est inacceptable que le pays dont je suis ressortissant fasse l’objet de ce type de chantage ».
Cabral Libii pense que les ravisseurs du fonctionnaire veulent prouver qu’ils l’ont arrêté et faire ainsi du chantage à l’Etat. Il en profite pour dire tout son soutien aux forces de sécurité du Cameroun. Il déplore les affrontements et fait valoir que les Camerounais ne sont pas obligés de franchir de telles limites pour quelque raison que ce soit. Cabral Libii attribue cependant la responsabilité de la détérioration de la situation dans les régions anglophones au gouvernement. « Je tiens à préciser que nous sommes en train de gérer là les conséquences de quelque choses. Les conséquences de l’autisme. Les conséquences de l’incurie. Les conséquences de l’entêtement. Les conséquences du mépris. Les conséquences de la condescendance », déplore-t-il.
Pour ce qui est de la réponse du gouvernement, il pense que celui-ci faut face à un choix cornélien. « Il y a deux options lorsqu’une personne est capturée : soit la vie humaine conserve le poids qu’elle a, qu’elle mérite, soit alors on la néglige. Soit vous y allez, vous dites : « même s’il est capturé, on ne va pas chercher à le libérer vivant et puis on continue avec la radicalité pour écraser l’ennemi »