Fotokol dans le Logone-et-Chari a été de nouveau la cible des attaques kamikazes le 21 novembre 2015. Cette fois, c’est le petit village de Leymarie qui a été visé. Selon La Nouvelle Expression (Lne) du lundi 23 novembre qui cite le gouverneur Midjiyawa Bakari, «une première femme kamikaze a actionné sa charge explosive dans la maison du chef traditionnel de Leymarie, petit village camerounais situé en périphérie de Fotokol, tout près de la frontière avec le Nigeria, le tuant sur le coup avec quatre membres de sa famille. Dans les minutes qui ont suivi, trois autres femmes kamikazes ont déclenché leurs explosifs à proximité de la chefferie sans faire de dégâts».
Une source militaire approchée par Lne complète le récit: «les trois kamikazes qui ont explosé après la première, avançaient à l’intérieur de la ville lorsqu’elles ont été repérées par les hommes du comité de vigilance. Elles ont explosés en blessant plus d’une dizaine de personnes. Ces dernières ont directement été prises en charge par les responsables administratifs descendus sur les lieux du drame. Le corps du chef traditionnel de Leymarie et les membres de sa famille ont été déposés dans la morgue de la place».
Le journal fait donc bien de relever le rôle important qu’ont joué les comités de vigilance afin de limiter le bilan à 9 morts et un dizaines de blessés. «Selon des informations, après l’explosion du premier kamikaze, une jeune fille d’environ quinze ans a explosé dans la chefferie du village Leymarie, explosion qui a couté la vie au chef du village et à quatre membres de sa famille, les membres de l’auto-défense alertés ont commencé à fouiller tous ceux qu’ils apercevaient autour de la chefferie».
C’est ainsi qu’ils ont «découvert les trois autres kamikazes présents dans les parages et se sont aussitôt mis à leur poursuite. Le faisant, ils ont également alertés les militaires camerounais basés dans la zone. Informés de la situation, ces derniers venus à la rescousse ont tiré des coups de feu dans l’air pour obliger les terroristes à s’arrêter. Mais les kamikazes, toutes des jeunes filles d’une quinzaine d’années, ont préféré se suicider en déclenchant leur charge explosive pendant leur course. Blessant grièvement au passage des villageois se trouvant dans la zone».
Le ministre de la Communication n’a pas manqué de saluer cet acte héroïque sur les antennes de RFI: «Boko Haram redoute désormais les groupes d’auto défense et les comités de vigilance. C’est avec les équipements mis à leur disposition par le gouvernement camerounais qu’ils mettent en difficulté Boko Haram. Parce qu’ils les empêchent d’atteindre leur cible que sont les marchés, les écoles, les mosquées les attroupements», à dit Issa Tchiroma.