C’est une scène assez surréaliste. Il est de notoriété publique que les loges constituent des moyens pour rentrer dans certaines sphères du pouvoir. C’est également un moyen d’ascension sociale pour certains. Mieux, certains haut placés l’utilisent comme arme de chantage contre leurs subalternes. C’est le cas d’un jeune désabusé qui a fini par se mettre nue devant le ministre Nganou Djoumessi
Le jeune en question s’est déshabille devant le bureau de Nganou Djoumessi qu’il accuse d’avoir bloqué sa carrière parce qu’il n’est pas dans la rose croix ou la franc maçonnerie
La scène s’est déroulée il y a quelques heures aux bureaux du ministre des Travaux publics, NGANOU DJOUMESSI. Un homme a débarqué s’est déshabillé criant partout: « NGANOU DJOUMESSI ON NE PEUT PLUS RIEN DEVENIR SI ON EST PAS DANS LA FRANC MAÇONNERIE OÙ LA ROSE CROIX? »L’homme nu a été tiré un peu plus loin de l’entrée du cabinet. Le ministre des travaux publics s’est enfermé dans son bureau comme s’il s’agissait d’une alerte à la bombe, a posté le lanceur d’alerte Boris Bertolt.
Emmanuel Nganou Djoumessi, né le 5 novembre 1957 à Bamesso dans le département des Bamboutos, est un homme politique camerounais, juriste de formation, ministre des Travaux publics depuis 2015.
Dans une enquête de Jeune Afrique plusieurs révélations sont faites sur le système de l'opération Opération Epervier. Lecture.
« Ministres, directeurs généraux, hauts fonctionnaires… Avec l'opération anticorruption Épervier, on emprisonne à tout va au Cameroun.
Combien de maçons se sont retrouvés derrière les barreaux ? « Je n’en connais aucun », assure Jérémie Sollè, le grand maitre de la Grande Loge unie du Cameroun. En effet, un franc-maçon qui viole ses obligations est en principe exclu de l’ordre. Quand on rappelle la tentative de médiation auprès de Paul Biya d’un médecin initié à Douala, dans le cas de l’ex-ministre de l’Administration territoriale accusé de corruption Marafa Hamidou Yaya, les frères jurent en chœur : contrairement à une rumeur persistante colportée dans la presse locale, ni lui, ni l’ex-Premier ministre Ephraïm Inoni, ni l’ancien secrétaire général de la présidence Jean-Marie Atangana Mebara, ni d’autres illustres prisonniers tels que Polycarpe Abah Abah, n’auraient « reçu la lumière ».
« La franc-maçonnerie prône la rectitude morale. Un vrai maçon ne pourrait se retrouver en prison », explique Peter William Mandio, député et triponctué. D’ailleurs, pour être initié, on doit produire un extrait de casier judiciaire vierge. Les initiés en détention préventive sont suspendus. S’ils sont définitivement condamnés, ils sont chassés du temple. Seule certitude : deux frères camerounais – dont l’anonymat est respecté – font l’objet d’une enquête de la justice. Sans conséquences pour l’instant. »