Comment l'affaire de la COTCO est devenue une brouille diplomatique entre le Tchad et le Cameroun ? En avril 2022, le Tchad a exprimé son mécontentement lorsque le président camerounais Paul Biya a nommé Dieudonné Evou Mekou, son neveu, à la tête de la Banque de développement des États d'Afrique centrale (BDEAC). Selon N'Djamena, le poste aurait dû revenir à un Tchadien conformément au principe de rotation en tête de l'institution. Le Cameroun conteste cette vision et Mahamat Idriss Déby Itno a finalement accepté la nomination.
Cependant, l'affaire du dernier accord concernant la COTCO a encore envenimé les relations entre les deux pays. En rappelant son ambassadeur le 20 avril, le Tchad a accusé des personnalités camerounaises d'être impliquées dans les affaires de Savannah Energy et d'avoir favorisé cette entreprise au détriment des intérêts tchadiens et en faveur de la SNH. Depuis, le nom de Franck Biya, fils de Paul Biya, revient souvent dans cette affaire.
Il est certain que Franck Biya s'est rendu à N'Djamena en septembre 2022 avec un de ses proches, Ghislain Samou Nguewo, ami intime du président de la société camerounaise Boissons Vins et Spiritueux (BVS). En novembre, une délégation conduite par le secrétaire général adjoint de la présidence camerounaise s'est également rendue à N'Djamena. En décembre, Savannah Energy a conclu un accord avec ExxonMobil.
« Comment cette affaire s’est-elle transformée en brouille diplomatique ? En avril 2022, le Tchad n’avait déjà guère apprécié de voir le président camerounais Paul Biya nommer Dieudonné Evou Mekou, son neveu, à la tête de la Banque de développement des États d’Afrique centrale (BDEAC). Selon N’Djamena, le poste aurait dû revenir à un Tchadien, en vertu du principe de rotation à la tête de l’institution. Une vision que conteste le Cameroun, et Mahamat Idriss Déby Itno avait finalement décidé d’accepter la nomination.L’affaire du dernier deal autour de la COTCO est donc venue envenimer de nouveau les rapports entre les deux pays. En rappelant son ambassadeur le 20 avril, au lendemain de la signature à Yaoundé de l’accord entre le patron de Savannah Energy, le Britannique Andrew Knott, et celui de la SNH, Adolphe Moudiki, le Tchad a accusé des personnalités camerounaises – sans les nommer – d’être impliquées dans les affaires de Savannah Energy et d’avoir favorisé en sous-main cette entreprise au détriment des intérêts tchadiens et en faveur de la SNH. Depuis, un nom revient avec insistance : celui de Franck Biya, le fils de Paul Biya », précise Jeune Afrique.
Cette entreprise basée à Londres dispose de réseaux étendus en Afrique, notamment jusqu'à Niamey. Elle compte Yacine Wafy, fils d'Abdallah Wafy, défunt ambassadeur du Niger aux États-Unis, en tant que vice-président Afrique et Djamila Ferdjani, fondatrice de l'ONG Medcom, en tant que directrice non-exécutive de son conseil d'administration. Dans l'environnement de Savannah Energy, Stéphane Soumahoro, secrétaire général de la COTCO et fils de l'ancien président ivoirien Robert Gueï, attire également l'attention. Il est également le directeur général de la société camerounaise BVS, dont le président du conseil d'administration est Ghislain Samou Nguewo, l'ami intime de Franck Biya.