Très critique vis-à-vis du régime de Yaoundé, Fridolin Nke s’est forgé la réputation du philosophe qui éclaire la nation. Il s’embrouille régulièrement avec sa hiérarchie et n’hésite pas à affronter le chef des services de renseignement Joel Emile Bamkoui. Selon les sources, en plus de ses combats antérieurs, Fridolin Nke s’est attiré la foudre du régime en démasquant les infiltrés dans la lutte pour la libération du Cameroun. CamerounWeb vous propose l’intégralité de sa publication.
Certains frères, certaines sœurs grommelent (parler fort dans la gorge, comme un chien) contre le pouvoir en place. Un peu comme nous, ils crient à tue-tête entre leurs dents ; ils soutiennent qu'il faut combattre le tribalisme d'État par tous les moyens, qu'il faut chasser Biya. Mais ils oublient de poser une question qui me paraît pourtant prioritaire, préalable : on fait quoi avec le tribalisme rampant des citoyens ordinaires ? On fait comment pour obtenir la métamorphose éthique (le souci permanent du bien-être pour tous) de ceux qui ne jurent qu'au nom de leur frère de sang? Quelle est l'astuce à mobiliser pour leur mettre dans la bouche l'appétit de l'allogène ? Comment enraciner dans leur cœur unicolore et insensible l'attirance de l'étranger, quel qu'il soit ?
Nos efforts de conscientisation du peuple courent un gros risque d'échec parce que le tribalisme est enraciné dans l'ADN de certains compatriotes et cela sape les efforts inouïs que nous déployons au quotidien pour déloger les imposteurs sataniques d'Étoudi. Ne nous voilons pas la face : on ne va pas briser les chaînes qu'impose le pouvoir sanguinaire en place en préservant intact le tribalisme d'hégémonie ethnique qui ronge ceux qui prétendent combattre le tribalisme d'État. On perçoit leur stratégie démentielle (qui frise la folie) : ils veulent chasser les villageois de Biya, qui sont des champions de la discrimination tribale et sectaire, pour imposer le tribalisme du village...
Comment ceux qui ont fait de l'exclusion tribale leur respiration et leur fonds de commerce peuvent-ils apprécier, à juste titre, les vertus de la fraternité trans-tribale et comprendre l'importance de l'interculturalité dans le développement économique et sociale d'un pays multiethnique, comme le nôtre ? Quel changement de tels opportunistes sans scrupules peuvent-ils amener ?
En fait, beaucoup aiment ce qui se passe ; ils participent, à leur manière, au pillage en bande organisée ; ils en profitent. Vu l'inertie ambiante, vu le laisser-aller, vu l'incompétence des gouvernants, vu les passe-droits, vu les fuites dans l'appareil économique embryonnaire, vu tout ce qu'on voit là-dehors, beaucoup de tribalistes non-assumés en profitent pour amasser des fortunes colossales, au moyen de la commande publique (les marchés publics, par exemple, ce qu'on appelle les 4,900 000). En journée, ils critiquent fort le régime, mais la nuit ils font leurs juteuses affaires avec ces démons en costumes. Récemment, les dirigeants du Syndicat Nationale des Enseignants du Supérieur (SYNES) ont renouvelé leur deal criminel avec le tribaliste-d'État-en-Chef, Jacques Fame Ndongo. Le secret de leur entente, c'est que ce dernier nomme chaque patron (SG) du Syndicat au poste de Directeur au MINESUP et, en retour, ils font semblant de le critiquer, ils jouent à organiser des grèves molles, mais jamais ils n'entraînent leurs collègues vers une Réforme de l'université camerounaise de grande ampleur.
Après, ils viennent jouer aux révolutionnaires ! Ceux qui sont censés faire preuve d'intégrité, d'une fermeté martiale (comme des militaires dans le champ de bataille) dans les convictions politiques, dans la promotion de l'éthique, bref, ceux qui doivent inspirer leurs compatriotes par leur exemplarité comportementale et dans les sacrifices consentis, je veux parler des universitaires et ceux qui passent pour des hommes politiques et les militants prêchant le changement, ces diplômés de la démocratie sont malheureusement les premiers à pactiser avec le "diable". Lorsque nous, nous refusons tout ce qui vient du vol et du déshonneur, eux, ils sautent sur l'occasion. Lorsque nous tournons le dos le soir, ils acceptent, d'être ministrons, directons, inspectons, députons, etc, au petit matin, après des séances infâmes d'initiation à la dégustation du sang des Camerounais(es)...
Quand ils ont fini de nous vendre, de trahir la cause nationale, ils envoient de lointains cousins et cousines du village continuer la distraction...
Quelle inclusion, quelle intégration peut-on réussir avec de tels comportements ?
Ils se trémoussent dans les réseaux sociaux comme des endiablés ; ils pondent ou commentent à longueur de journée des posts Facebook lumineux et feignent de dénoncer la dérive dictatoriale ambiante ; ils jouent aux indignés...
On croirait avoir affaire à des gens sérieux. Que non ! Ils sont personne. Ce sont juste des sautillements d'ombres maléfiques.
Ah, mon Dieu, que la bêtise rend bête !
C'est malheureux !
Fridolin NKE
Expert en Discernement