Fridolin Nke cuisine copieusement Elimbi Lobé à la sauce philosophique

Les déclarations récentes d’Abel Elimbi Lobé sur Ernest Ouandié, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance du Cameroun, ont suscité une vive réaction du Dr Fridolin Nke. Ce dernier, philosophe et militant politique, a exprimé son désaccord avec les accusations portées par Elimbi Lobé, qualifiant Ouandié de « bandit » et l’accusant d’avoir brûlé des villages. Dans une série de questions incisives, Fridolin Nke a invité Elimbi Lobé à reconsidérer ses propos et à replacer les actions d’Ouandié dans leur contexte historique.

Lors d’une intervention sur Info Tv, Fridolin Nke a défendu le rôle d’Ernest Ouandié dans la lutte anticoloniale, soulignant son sacrifice et son engagement pour l’indépendance du Cameroun. Il a également interrogé la validité des accusations d’Elimbi Lobé, en mettant en lumière les contradictions et les raccourcis historiques de ses déclarations.

« Bon Elimbi Lobé, je veux juste comprendre : c’est Ernest Ouandié qui a organisé le vol des terres chez vous ou bien ce sont ses "frères" qui se sont sucrés derrière sa lutte d’indépendance ? », a-t-il lancé, remettant en cause l’idée que Ouandié aurait agi pour des intérêts tribaux ou personnels. Fridolin Nke a également rappelé que Ouandié avait refusé de suivre les conseils de certains Bamiléké qui rejetaient son épouse originaire du Sud, un acte qui, selon lui, démontre son refus du tribalisme.

Fridolin Nke a poussé plus loin sa réflexion en interrogeant les conceptions de justice et de liberté dans les mouvements anticoloniaux. « Peut-on sensément incarner des idéaux de justice, de liberté et de solidarité et être en même temps théoricien de la thésaurisation foncière ? », a-t-il demandé, soulignant la complexité des luttes pour l’émancipation et les dérapages qui peuvent en découler.

Il a également questionné la tendance à réduire les figures historiques à des stéréotypes tribaux ou à des accusations simplistes. « Pourquoi ne reconnaissez-vous pas la possibilité que certains d’entre nous restent libres dans leur tête par rapport au radicalisme tribal ? », a-t-il ajouté, appelant à une analyse plus nuancée de l’histoire et des motivations des acteurs de l’époque.

Fridolin Nke a conclu en rappelant que les leaders de la guérilla anticoloniale, comme Ouandié, étaient confrontés à des défis immenses et que leurs actions devaient être comprises dans le contexte plus large des luttes pour l’indépendance en Afrique. « Ouandié n’est-il pas, comme les autres leaders de guérilla anti-colonialistes, responsable de tous les dérapages consécutifs à la lutte d’émancipation dont le Cameroun ne fut pas une exception dans le Tiers-monde ? », a-t-il interrogé, invitant à une réflexion plus profonde sur les héritages complexes de cette période.