Depuis 2007, Fuh Calistus Gentry est l’architecte incontesté de la politique minière du Cameroun. Pourtant, malgré son influence et ses réformes, aucun grand projet minier n’a véritablement décollé sous sa supervision. Retour sur le parcours d’un homme-clé, entre succès diplomatiques et échecs industriels.
Diplômé en exploration minière de l’université de Londres, Fuh Calistus Gentry a gravi les échelons pour devenir secrétaire général du ministère des Mines en 2007. Depuis, il a survécu à quatre ministres et assure même l’intérim depuis la mort de Gabriel Dodo Ndoke en 2022.
Son bilan ? La relance de la Cimec (Convention internationale des mines du Cameroun), la refonte du code minier en 2016 et sa révision en 2023 pour intégrer la Sonamines. Mais malgré ces avancées législatives, les projets concrets tardent.
Interrogé en mai 2024, Gentry reconnaît lui-même que « beaucoup de permis étaient détenus par des juniors minières sans capacités techniques ou financières ». Un aveu qui souligne les limites de la stratégie camerounaise.
Mbalam-Nabeba : bloqué par des litiges juridiques.
Mobilong (diamants) : jamais entré en production malgré 18 millions de carats estimés.
Nkamouna (cobalt-nickel) : scandale financier après l’échec de Geovic.
Le Cameroun n’est pas seul en lice. Le Gabon avance sur Belinga (Fortescue Metals), et le Congo envisage son propre chemin de fer minier. Sans projets opérationnels, le pays risque de se faire distancer.
Fuh Calistus Gentry a posé les bases d’une politique minière ambitieuse, mais le manque de résultats concrets interroge. Le Cameroun a-t-il misé sur le bon homme, ou doit-il revoir sa stratégie pour enfin exploiter son sous-sol ?