Le bilan de la fusillade d'un soldat contre les civils survenue jeudi matin à Mora dans la région camerounaise de l'Extrême-Nord s'est alourdi à au moins cinq morts, quatre femmes et un garçon de trois ans.
L'auteur criminel Jean Bienvenue, un caporal ayant déserté les rangs de l'armée camerounaise, a fait deux victimes femmes jeudi matin, dont une enceinte. Dans l'après-midi, les trois autres ont rendu l'âme à l'hôpital de Mora, où elles étaient sous soins. Les sept autres blessés sont encore à l'hôpital, dont certains sont dans un état critique.
Avant le coup de folie, le militaire est connu comme un monsieur sobre et calme. "Il a passé huit mois dans ce quartier (quartier Fike 1 de Mora) et jamais il n'a eu de prise de bec avec quelqu'un", a indiqué à Xinhua Moise Kalachi, un habitant de la localité.
Ce jeudi au petit matin à environs 2h00 heure locale (1h00 GMT), armé d'une Kalachnikov et de six boîtes de chargeurs de munitions, le soldat a semé la panique en tirant une rafale de coups de feu sur les murs de son propre domicile, sans
faire de victimes. "On a découvert douze impacts de balles dans son domicile", a précisé une source locale. Hors de contrôle, il a ensuite poursuivi sa fusillade pendant plus de deux heures dans le quartier, allant de maison en maison et réclamant de l'argent à ses interlocuteurs.
Selon des sources locales concordantes, l'assassin avait déserté son poste de Sanda Wadjiri, une localité à l'Extrême-Nord frontalière avec le Nigeria voisin, dans le cadre de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, avant de se réfugier à Mora.
Le déserteur est attendu au tribunal militaire de Yaoundé le 16 février, a indiqué une source militaire, qui a refusé de préciser de quoi il serait accusé, disant cependant que c'est un élément reconnu pour son indiscipline et son insubordination.