El Hadji Mohamadou Ousmanou Abbo, connu affectueusement sous le nom d'Alhadji Abbo, est décédé le 13 octobre à Istanbul, en Turquie, à l'âge de 87 ans. Il laisse derrière lui un héritage remarquable en tant qu'industriel et homme politique au Cameroun. Dans cet article, nous allons explorer la vie de cet homme exceptionnel, son parcours depuis ses débuts modestes, son empire industriel et son rôle en tant que généreux donateur du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais). Jeune Afrique revient sur son parcours.
El Hadji Abbo est né dans des circonstances modestes et a été confronté à la perte de son père à un âge précoce. À l'âge de 12 ans, il a commencé à travailler en tant qu'aide-chauffeur, ce qui a marqué le début de son parcours en tant que self-made-man. Ses premiers pas dans le secteur industriel ont été dans le domaine du transport.
Ses ambitions l'ont poussé à diversifier ses activités. Il a saisi l'opportunité des licences d'importation sous le régime d'Ahmadou Ahidjo pour élargir son empire industriel. Son groupe, évalué entre 40 et 80 millions d'euros en 2019, s'est étendu dans divers secteurs, notamment :
Le groupe Abbo était actif dans la meunerie avec des entreprises telles que SCMC et SCTC.
Il possédait le célèbre Relais Sailt-Hubert de Garoua, un joyau de l'industrie hôtelière au Cameroun.
Son empire incluait des activités liées au sucre (Nosuca), au sel (CSC), au maïs (Maiscam) et à la sacherie (CPC). Alhadji Abbo était également connu comme le plus grand éleveur de bovins du Cameroun, possédant un vaste cheptel.
Outre ses réalisations industrielles, Alhadji Abbo était également un homme politique engagé. Il a été un généreux donateur du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), un parti politique influent au Cameroun. Sa contribution financière a soutenu les activités du parti, renforçant ainsi son rôle dans la scène politique du pays, rappelle Jeune Afrique.
Cependant, ces dernières années, l'empire Abbo a connu des difficultés, notamment après la fin du partenariat avec l'entreprise andorrane CCDI. La relève, composée de ses 36 enfants issus de quatre lits, a eu du mal à redresser les entités du groupe. Malgré cela, le groupe a conservé la société Maïcam, l'un de ses actifs les plus précieux.
Le décès d'El Hadji Abbo marque la fin d'une ère dans le monde des affaires au Cameroun. Il laisse derrière lui un héritage impressionnant en tant qu'entrepreneur autodidacte, homme politique influent et généreux donateur du RDPC. Sa vie est un exemple inspirant de persévérance, de réussite et d'engagement envers sa nation.