Génocide: sale temps pour Onana, lourdement condamné

Tribunal Justice Image illustrative

Thu, 12 Dec 2024 Source: www.camerounweb.com

Un jugement historique vient d'être prononcé contre l'auteur franco-camerounais Charles Onana, condamné pour contestation du génocide des Tutsi. Selon les révélations de Jeune Afrique, l'écrivain et son éditeur ont été reconnus coupables de complicité de contestation publique d'un crime contre l'humanité.

Le tribunal parisien a sanctionné Charles Onana à hauteur de 8 400 euros et son éditeur Damien Serieyx à 5 000 euros d'amende. Comme le rapporte Jeune Afrique, les prévenus encouraient initialement jusqu'à un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende.

Le cœur du litige réside dans dix-neuf passages de son livre « Rwanda, la vérité sur l'opération Turquoise », publiés en octobre 2019. Le tribunal a souligné la « dangerosité » des propos de l'auteur, qui qualifiait le génocide de simple « dogme » et utilisait systématiquement des guillemets pour le désigner.

Selon le média Jeune Afrique, l'avocat Patrick Baudouin, président d'honneur de la Fédération internationale pour les droits humains, a dénoncé des « propos abominables » qui remettent en cause l'histoire du génocide des Tutsi.

L'auteur et son éditeur ont immédiatement interjeté appel, considérant ce procès comme une tentative de museler les voix critiques. Damien Serieyx affirme vouloir dénoncer la « stratégie cynique » du Front patriotique rwandais.

Le procès a suscité un important écho international, notamment en République Démocratique du Congo, où Charles Onana défend la thèse d'un génocide des Congolais. Le prix Nobel de la paix Denis Mukwege a apporté son soutien à l'écrivain.

Pour Jeune Afrique, ce procès est historique : c'est la première condamnation en France pour contestation du génocide des Tutsi. Un jugement qui intervient dans un contexte géopolitique complexe, à l'intersection des tensions rwandaises, congolaises et françaises.

Les soutiens de Charles Onana ont manifesté bruyamment à la sortie du tribunal, accusant la France de manipulations judiciaires. Un débat qui promet de se poursuivre lors de l'appel.

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