Les résultats d’une enquête du quotidien régional français Midi Libre démontrent qu’Ali Bongo n’est pas un Nigérian d'origine, adopté par Omar Bongo lors de la guerre du Biafra, tel qu’a voulu le démontrer le journaliste français dans son ouvrage, «Les Nouvelles affaires africaines» paru en 2014.
Voila qui vient remettre en cause les écrits du journaliste français Pierre Péan sur la filiation du Président gabonais, Ali Bongo Ondimba. Dans son livre intitulé «Les Nouvelles affaires africaines» paru en 2014 chez Fayard, ce dernier soutient que le Président gabonais est un Biafrais adopté par Omar Bongo à la fin des années 60 alors que la guerre du Biafra battait son plein. Pour vérifier la véracité des propos d’Ali Bongo, qui lui affirme avoir été écolier dans le Gard (en France) bien avant ce conflit armé (1967-1970), le reporter du quotidien régional français, «Midi Libre» s’est rendu dans ce coin de la France et a pu rencontrer des camarades de classe du Président gabonais dans une école publique d’Alès.
«Nous avons retrouvé ses camarades de classe et son instituteur. Ils témoignent, racontant de nombreuses anecdotes, dans l'enquête consacrée au sujet à paraître ce jeudi 15 septembre 2016 dans Midi Libre», a annoncé Yann Marec, le rédacteur en chef adjoint du journal. «Nous avons également retrouvé, ajoute-t-il, la trace d'Odette Perret, l'ancienne missionnaire qui s'est occupée de lui, mais aussi des enfants de nombreux autres dignitaires gabonais, à Alès, entre 1946 et les années 1970. Un destin hors normes».
Les nombreux témoignages glanés par le reporter ont amené Pierre Péan qui intervient dans le journal, à admettre s’être trompé sur la filiation de l’actuel dirigeant gabonais. «Cela remet en cause mon enquête», a-t-il reconnu.
Pour la Présidence gabonaise, il s’agit d’une «reconnaissance bien tardive» dont elle ne peut se satisfaire. Elle reste convaincue que le livre «Nouvelles affaires africaines» de Péan n’était autre qu’un «véritable pamphlet propagandiste au service de M. Jean Ping», dénonce-t-elle. «Ce qui est grave, ce qui est dramatique même pour notre pays, poursuit le communiqué de la Présidence, c’est le rôle qu’a joué M. Péan dans le climat politique gabonais et dans la campagne électorale. À grands renforts d’apparitions médiatiques et de soutiens à M. Ping (aux côtés de M. Bourgi), il a répandu ces rumeurs, ces mensonges, et semé la discorde au sein même de la population gabonaise. C’était d’ailleurs l’objectif de ce “livre” qui s’inscrivait dans le plan de déstabilisation du pays qui a été mis en oeuvre par M. Ping et donc on a pu voir les conséquences délétères ces dernières semaines».
«Heureusement, une journaliste de la presse quotidienne régionale a accompli ce travail que personne n’avait voulu faire et est allée rencontrer les témoins de l’enfance du Président à Alès. Des gens simples, sans enjeux, sans arrières pensées qui ont pu dire la vérité au monde et faire taire M. Péan. Il fait aussi taire les contempteurs des juges de la Cour constitutionnelle du Gabon qui avait été accusés de forfaiture lorsqu’ils avaient validé la candidature à l’élection présidentielle de M. Ali Bongo Ondimba en refusant les recours portant sur sa prétendue origine nigériane», conclut le communiqué.