Une tempête venant du nord du Cameroun, se profile à l'horizon pour l'homme politique Paul Biya qui aura fait son temps. S'il est candidat, il y a de très fortes chances que le projet n'emballe pas le nord.
Il y a plus de 40 ans que le tout premier président du Cameroun Ahmadou Ahidjo a démissionné et laissé le pouvoir à Paul Biya. Le nord dont est originaire Ahidjo, a gouverné avec Biya, mais il est clair qu'à part quelques postes redistribués pour maintenir une certaine équilibre, les fonctions clés de la République, sinon les plus importants sont depuis occupés par des hommes appartenant au même clan ethnique de Paul Biya.
Plus grave, presque toutes les villes du nord et du grand nord ont toutes les difficultés et manquent de tout.
Les sorties du journaliste Guibai Gatama ne sont pas anodines. L'homme de média proche de plusieurs hommes politiques du grand nord annonce depuis des années le retour du grand nord au pouvoir, à cause de la "gourmandise" du régime Biya.
Ce dimanche 07 juillet, c'est le tour de Aboubacar Ousmane Mey, homme politique du nord, d'annoncer ce que Guibai Gatama n'a pas encore fait: un candidat du grand nord et qui fait l'unanimité.
"Au plus tard à la fin de mois de juillet, nous au grand Nord allons sortir du chapeau un visage qui va répondre au régime Biya", a déclaré le président de parti politique dans "LA VÉRITÉ EN FACE" sur Équinoxe Tv.
L'option du fils d’Ahmadou Ahidjo ?
La guerre de succession bat son plein. Disons plutôt la guerre des héritiers également atteint son paroxysme. Les grandes manœuvres se mettent en place. Des semaines après l’apparition au grand jour d’un Mouvement tendant à proposer à la nation comme successeur de Paul Biya, son fils Frank Emmanuel Biya, dans le sillage d’Omar Bongo, Eyadema, Obiang, les choses semblent bouger d’un autre côté.
Remontons un peu le temps...la Capitale politique, précisément l’Hôtel des Députés, a abrité le 14 Mars 2021, une discrète rencontre entre certains élus du grand Nord et autres acteurs pour préparer le lancement d’un grand Regroupement des Ahidjoistes autour de son fils, l’ambassadeur Mohamadou Ahidjo. Ce dernier n’a pas pris part à la réunion et semble n’avoir pas été informé.
Dans le contexte politique du Cameroun marqué par les replis identitaires et la résurgence du communautarisme politique, les nostalgiques du tout premier président du Cameroun estiment que "son fils, son héritier, peut apparaître comme l’indispensable rassembleur en droite ligne des idées chères à son père : unité, unité, encore unité, développement et prospérité".
Ce mouvement qu’ils comptent intitulé “Le Mouvement des Badjikaistes pour le Redressement du Cameroun” (MBRC) entend promouvoir selon un élu du grand Nord: "ces idées du président Ahmadou Ahidjo pour le bien être des Camerounais".
Rappelons que ce mouvement, MBRC dont les contours ne sont pas encore officiellement connus, principalement orchestré par des élites du grand Nord arrive à la suite du "Mouvement 10 millions de nordistes" interdit par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.