« S'il vous plaît, aidez-moi à partager massivement ce texte car cela est important pour comprendre un pan de notre histoire », ce début de phrase est de Benjamin Zebaze, journaliste, éditeur et entrepreneur très influent. L'homme connu pour son rôle dans la presse privée au Cameroun, notamment dans les années 1990, estime qu'il faut activer le plan C pour l'élection présidentielle à venir. Découverte !
Le plan A, pour une très large majorité des habitués de ma page, consistait à soutenir la candidature de Maurice Kamto. Le plan B, suite au rejet mafieux de cette candidature, visait à unir les candidats Bello et Tchiroma autour d'un ticket commun.
Le jour où j'ai vu ce diablotin de Djeukam Tchameni rôder autour d'Issa Tchiroma, j'ai compris que tout était fichu, d'où mes nombreuses publications sur le sujet. Depuis lors, le candidat Tchiroma s'est enfermé dans des postures personnelles qui ne pouvaient que braquer Bello et effrayer Maurice Kamto.
À moins de 20 jours du scrutin, je n'y crois plus. Mais comme je suis un indécrottable optimiste et que je sais que ce pays ne survivra pas à sept autres années entre les mains du "Renouveau", je vous invite à explorer une troisième voie : le plan C.
Regardez bien cette Une de mon journal Le Quotidien, le tout premier journal privé à parution quotidienne du Cameroun. Nous sommes au lendemain de la première élection présidentielle pluraliste au Cameroun et nous pouvons publier ces résultats, sur la base des procès-verbaux qui nous sont parvenus par téléphone ou par fax similé (le seul journal à posséder ce système à l'époque).
Au moment du bouclage, nous n'avons pas encore tous les résultats de l'Extrême-Nord : je vous prie de noter la qualité de notre travail sur le plan journalistique puisque moins de quatre heures après la fin du scrutin, nous avions pratiquement les bons résultats pour Fru Ndi et pour Ndam Njoya.
Ce sont les résultats tripatouillés de l'extrême-nord qui sont venus donner la victoire à Paul Biya en inversant pratiquement les résultats de Bello en faveur de Biya. Résultats officiels à comparer aux nôtres sur la photo. Paul Biya, RDPC : 39,98 %. John Fru Ndi : 35,97 %. Bello Bouba Maigari : 19,22 %. Adamou Ndam Njoya : 3,62 %. Jean-Jacques Ekindi : 0,79 %. Emah Otu : 0,42 %.
Où je veux en venir ? Voilà ce que m'inspire cet épisode. Sauf miracle, il n'y aura pas de coalition entre Bello et Tchiroma. Prenons-en acte. Mais comme je l'ai toujours dit, s'il reste une chance sur 1000 milliards, nous n'avons pas le droit de la négliger.
Ce qui s'est passé en 1992 montre que même avec Bello et Tchiroma comme candidats, le candidat du RDPC peut être battu. C'est dans l'extrême-nord que le régime obtient ses victoires par une fraude massive soutenue par les politiciens locaux ; Bello et Tchiroma vont assécher "le robinet" électoral dans les 3 régions du grand nord et dans une grande partie de l'est ; dans le centre, Biya sera très en difficulté à Yaoundé.
À l'ouest et au littoral, Biya ne peut pas sortir vainqueur ; les régions anglophones vont boycotter le scrutin. Il ne restera au "fauve" de Mvomeka'a que le "vivier granitique" du sud et une partie du centre : pas de quoi gagner à la régulière.
Les conditions d'un succès. On me dit que le Conseil constitutionnel ne prononcera jamais la défaite de Biya ; ok. Mais tout l'enjeu est de savoir ce qui peut se passer entre le 12 et la décision du Conseil constitutionnel. L'essentiel, pour le moment, est de trouver l'autorité morale capable de faire signer une espèce de "pacte de non-agression" entre Bello et Tchiroma sur ces bases : respect mutuel, organisation commune des contrôles de vote, qui est la clef du succès ; après l'élection, soutien sans faille au candidat arrivé en tête. Voici ma modeste contribution, que nos ancêtres volent à notre secours.