Garoua : La motion qui divise le RDPC

1219 Militants Rdpc 25 Otr N 0023 Ns 600 Des militants du RDPC, Archives

Thu, 18 Feb 2016 Source: Sans Détour

L’initiative cavalière du Délégué du Gouvernement alimente une profonde polémique chez les élites qui récusent une manoeuvre pernicieuse de positionnement, participant elle-même d’une démarche bien huilée de sabotage et de déstabilisation du Rdpc dans la Bénoué.

En optant d’organiser ce meeting de soutien à la candidature de Paul Biya à la prochaine élection présidentielle le 13 février dernier, jour anniversaire du Chef de l’Etat, Ahmadou El Hadj Bouba cherchait manifestement à faire un coup, celui de la séduction. Mal lui en prend aujourd’hui, son initiative est vomie et honnie de la part de ses camarades. En cause, la démarche cavalière qui a entouré le meeting et l’appel subséquent à la candidature du président Biya à la prochaine présidentielle.

Surpris par l’organisation du meeting à la maison du parti de Garoua samedi dernier ou à travers les médias, beaucoup d’élites estiment n’avoir jamais été informées de l’organisation d’un meeting en faveur de la candidature du chef de l’Etat, même s’ils affirment ne pas être opposées à cette option.

D’ailleurs, le meeting n’a pas brillé par une forte participation. Seulement trois sections Rdpc sur les 12 que compte la Bénoué étaient représentées à ce rassemblement. Face aux réserves de certains présidents de sections qui tenaient à être fixés sur le caractère légal de la manifestation, le Délégué du Gouvernement s’est fait fort de leur assurer que c’est le préfet en personne qui a autorisé le meeting, une autre déclaration qui corse la polémique.

Les plus retors récusent la qualité de militante aux femmes présentes samedi dernier à la maison du parti de Garoua, estimant qu’il s’agissait pour la plupart de « bayam-sellam » recrutées pour la circonstance au marché de Gallim, dans l’arrondissement de Garoua 3è. Elles ont d’ailleurs bruyamment manifesté leur mécontentement à la fin du meeting, suite au défaut de la rémunération à elles promise, ce qui contribue à détruire davantage l’image du Rdpc dans la Bénoué, déjà bien ternie par le cafouillage du processus de renouvellement des bureaux des organes de base.

Youssouf Hadidja

Autant le dire, c’est un mécontentement général qui se dégage de la motion de soutien et d’appel à candidature de Garoua, de la part des élites membres du parti au pouvoir. La dissonance est d’autant plus profonde que même certains responsables du parti, reconnus comme des affidés du Délégué du Gouvernement, et trivialement appelés les « Marafistes », par référence à leur soutien avoué ou maquillé au ministre déchu Marafa Hamidou yaya, n’ont pas adhéré à la forfaiture.

C’est de notoriété à Garoua, un groupuscule, constitué entre autres d’El Hadj Ahmadou Bouba, est régulièrement présenté comme le dernier cercle de soutien à l’ancien ministre Marafa Hamidou yaya, ennemi public N° 1 du régime de  Yaoundé.

Pourtant, de sources  introduites, c’est depuis deux semaines qu’Ahmadou Bouba et Mme Youssouf Hadidja Alim, cidevant ministre de l’Education de base, et présentée comme un autre proche de Marafa, s’affairaient à préparer ce meeting. Mais sentant venir l’échec qui se dessinait, du fait du refus d’implication des autres élites, Mme la ministre a dû désister au dernier moment.

Mais l’apparition de son nom dans le manifeste des signataires de la motion exacerbe la controverse au sujet du sérieux et de la légitimité de cette pétition. on comprend dès lors les appréhensions qui fusent des milieux Rdpc de la Bénoué, pour dénoncer ce que beaucoup appellent une mascarade de trop. « Garoua n’avait pas besoin d’une telle manifestation qui ne fait que contribuer à créer la zizanie entre militants.

Que ceux qui veulent parler au nom du Rdpc dans la Bénoué soient des militants convaincus, et non de suppôts qui prêchent en journée le nom de Paul Biya et vouent un culte d’amour et de fidélité à un autre leader la nuit. il est temps que cesse cette mascarade ». Commentait samedi denier un militant manifestement désabusé.

Source: Sans Détour