C’est avec le sourire aux lèvres, malgré la maladie qui le ronge, que Papa Dembo, comme l’appelle affectueusement son accompagnateur, reçoit les résultats des examens qu’il vient à peine d’effectuer. Lui qui parcourait encore de centaines de kilomètres, il n’y a pas longtemps de cela, pour aller réaliser son scanner à Yaoundé, dispose désormais de ce service à portée.
« Je remercie le président Paul Biya pour ce don qu’il vient de faire à notre ville », balbutie-t-il tout en levant les yeux vers le grand portrait du chef de l’Etat qui se dresse majestueusement dans la salle d’attende. Ici, l’ordre et le calme règnent.
Chaque patient attente son tour devant la caisse, assis sur un siège rangé. A l’appel du nom du prescripteur, l’on vous exige le payement des frais de session, dont les montants varient d’un examen à un autre. « Mais pour les indigents, il faut se référer au responsable du centre hospitalier », nous explique le Dr Laurent Boutche Yaouba, le chef de service de la radiologie. Ce médecin-radiologue veille d’ailleurs personnellement à l’application des prix fixés par le ministère de la Santé publique. « L’examen de radiographie coûte entre 4450 F à 6500 F CFA.
Quant aux autres examens, notamment l’échographie, la mammographie, le scanner simple et le scanner avec injection, il faut débourser respectivement 6500 F, 19500 F, 32000 F et 40000 F », explique-t-il. Il y a quelques mois, des patients, à qui des examens au scanner étaient prescrits devaient se rendre qui à Yaoundé, qui à Douala pour débourser plus de 100.000 F. A cela, il faut ajouter les autres dépenses liées au transport et au séjour dans ces villes.
« Pour les retraits de résultats, il faut absolument revenir plus tard, parce que le médecin doit d’abord interpréter les clichés », rassure Fadimatou Inna Sadou, la major du centre, à un patient impatient. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des malades qui viennent dans cet hôpital. Une situation que le centre a de la peine à gérer, compte tenu du déficit en personnel qu’il essaie tant bien que mal de gérer.
En effet, le centre d’imagerie médicale de Garoua dispose seulement de six agents permanents. Néanmoins, le pointage de la main courante affiche des chiffres impressionnants. En quatre mois d’activité, le centre d’imagerie médicale de Garoua a réalisé plus de 2000 radiographies. Dans la même période, plus de 300 personnes ont effectué le scanner et près de 600 autres ont passé l’échographie.
Cependant, tout n’est pas rose dans ce centre qui a été inauguré officiellement le 3 juin dernier, par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda. Le manque d’un groupe électrogène paralyse quelquefois le service lorsqu’il survient une interruption prolongée de l’énergie électrique. Le directeur de l’hôpital régional, le Dr Hamadou Ba, rassure quant à la mise en service imminent d’un groupe électrogène.