Gerard Kuissu released from custody

Gerard Kuissu 2

Thu, 19 Mar 2015 Source: amnestyusa.org

L’infortuné rapporte que ses geôliers l’ont accusé d’avoir piraté le site Internet de la Présidence de la République.

Gérard Philippe Kuissu Mephou est libre. Le journaliste et activiste politique camerounais a été sorti de sa cellule du Secrétariat d’Etat à la défense, à Yaoundé le mardi 17 mars 2015, à 19 heures. « Ils m’ont seulement dit : «fous le camp», raconte –t-il au sujet de sa libération à Cameroon-Info.Net.

Le coordonnateur de l’organisation de la société civile Tribunal article 53 dit ne pas savoir avec exactitude ce que ses geôliers avaient contre lui. « Ils n’ont pas donné les motifs de mon interpellation. Ils m’ont demandé pourquoi j’ai posté la photo du président s’inclinant devant les cercueils des soldats camerounais morts au front. C’est une photo que quelqu’un a posté sur mon mur facebook et que j’ai partagée à mon tour le 9 mars. Elle avait fait le tour du monde. C’est sur cette base que les gendarmes qui me détenaient m’ont accusé d’avoir piraté le site Internet de la Présidence de la République », témoigne Gérard Kuisou Mephou.

Selon Paul Joel Kamtchang, un des membres du Collectif « libérez Gérard Kuissu Mephou », l’ex détenu du Sed va « comparaître libre sur l’affaire concernant le site de la Présidence de la République ».

L’on apprend aussi que ledit collectif va donner une conférence de presse dès 13 heures (heure de Yaoundé) en rapport avec la mésaventure du journaliste.

Ses soutiens vont probablement reparler des irrégularités constatées dans l’interpellation et l’incarcération. « Les droits fondamentaux de Gérard Kuissu ont été baffoués tout au long des faits et la loi a été violée à plusieurs à plusieurs reprises au cours de la procédure. Interpellation par des personnes non identifiées, sans mandat et sans titre en violation de l’article 11(2) du Code de procédure pénale », déplore le Collectif des organisations de la société civile et des partis politiques.

Gérard Philippe Kuissi Mephou a été interpellé le 14 mars 2015 à Douala à 23 heures en compagnie de 3 autres membres du Tribunal article 53 (Benjamin Guifo, Elvadas Kengne, et Akwe Sab) au sortir du Foyer du Matin, un établissement hôtelier. Ils venaient d’y rencontrer une délégation de l’organisation spécialisée dans la défense des droits de l’homme Amnesty international.

Tous ont été amenés de force à la légion de gendarmerie du Littoral. Les trois compagnons de Gérard Kuissu ont été relachés deux heures après. Quant au quatrième il a été maintenu en cellule et transféré dès le lundi 16 mars 2015 à Yaoundé. Les pressions venues de toutes parts ont sans doute contribué à la remise en liberté de notre confrère.

Source: amnestyusa.org