Gestion opaque de la DGSN: le dossier Martin Nguélé sur la table de Paul Biya

MartinMbargaNguele Martin Mbarga Nguélé, Délégué général de la DGSN

Tue, 15 May 2018 Source: camerpressagency.com

Dans une lettre ouverte adressée au président de la République (Chef des armées ) en date du 7 mai 2018, l'officier de police de 2ème grade révoqué et ancien coordonnateur adjoint des ESIR de la ville de Douala, Patrick Martin Nguélé, Délégué général à la sûreté nationale au Cameroun (DGSN).

Le 30 Août 2018 prochain, marquera les huit ans de Martin MBARGA NGUELE à la tête de la police camerounaise. Selon la lettre de l’ancien coordonnateur adjoint des ESIR de la ville de Douala révoqué, l’actuel DGSN, dès sa nomination à la tête de la police, était présenté comme celui qui devrait redorer le blason cette structure de sûreté.

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Après sa première lettre en Juillet 2017 relative à sa révocation de la Police, le « policier révoqué » revient ainsi à travers cette lettre présenter les fléaux qui minent ce corps au Chef des armées: « Immédiatement après sa prise de fonctions, Monsieur Martin MBARGA NGUELE s’était attaqué aux problèmes des policiers, et avait notamment fait quelque chose d’inédit, à savoir : 2/5 la dotation des quatre tenues en usage à la Police camerounaise à tous ses collaborateurs après avoir collecté leurs mensurations.

Le Chef de Corps s’était ensuite attaqué à l’ancien Statut de la Police qu’il avait fait modifier, contribuant ainsi à travers la promulgation du nouveau Statut encore en usage, à supprimer les stages de mise à niveau d’un grade à un autre, à réduire le temps de passage d’un grade à un autre pour ce qui est des Inspecteurs de Police (de 5 à 4 ans) et des Gardiens de la Paix ( de 4 à 3 ans ), à améliorer le traitement salarial des policiers à la retraite.

Mais très vite, on s’est aperçu que toutes ces bonnes dispositions n’étaient que de la poudre aux yeux des policiers, et cachaient en réalité des desseins d’une administration machiavélique de la Police », peut-on lire. Patrick Flavien ESSENGUE, explique que le chef de la police « va s’entourer de quelques hommes de main et d’un conseil de discipline acquis à sa cause pour mettre sur pied un mode de gestion apocalyptique du personnel, sans rapport avec le Statut de la Police et les textes de la République, créant de ce fait les conditions d’une Police affairiste, vigilisée, exploitée, apeurée, clanique, contre-productive, b'illonnée, peu encline à prendre des initiatives et réduite à ne défendre que sa seule carrière ».

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La lettre adressée au Chef des armées présente pas moins de 2000 policiers sanctionnés et 536 révoqués depuis l’arrivée de l’actuel patron de la police. « La thérapie Martin MBARGA NGUELLE, basée sur les sanctions à tout vent, et notamment les révocations irrégulières, étale ses limites au grand jour. Bien que la sanction soit un moyen d’instaurer la discipline dans les rangs, elle doit être objective, pédagogique et respectueuse des textes qui régissent la République qu’est le Cameroun. Plus grave, ce Monsieur, à travers ses pratiques d’un autre 'ge, a tué tout esprit d’initiative au sein de la Police dont les agents travaillent la peur au ventre et sont désormais réduits à ne préserver que leurs carrières. Pire, la Sûreté Nationale est devenue la risée des autres Corps, et même de la Justice dont elle constitue un maillon essentiel. Et de fait, comment la Police peut-elle prétendre appartenir à la justice et fouler les lois de la République et son propre Statut aux pieds ?

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Au moment où les effectifs de ce noble Corps sont de plus en plus réduits et que la Police intervient sur les différents fronts de guerre, sur le plan stratégique, n’est-il pas risqué de mettre à la porte de manière cavalière et irrégulière autant de policiers et de prédisposer l’État au payement à titre compensatoire d’énormes sommes d’argent à l’endroit des policiers révoqués en violation du Statut de la Police et des lois de la République ? », s’interroge Patrick Flavien Essengue.

L’officier de Police de 2ème grade révoqué et ancien coordonnateur adjoint des ESIR de la ville de Douala pense que la sanction sous l’ère MBARGA NGUELLE vise entre autres à instaurer la peur dans les rangs de la Police, à affirmer la toute-puissance du DGSN, à briser toutes les résistances auprès des collaborateurs et à régenter les carrières et recruter les policiers dans les cercles ésotériques. Cette lettre ouverte au président Paul Biya est adressée au moment où la police, comme tout autre corps de l’armée, se doit de faire bloc contre Boko Haram et la crise anglophone. Armel Djiogue

Source: camerpressagency.com