Gisements miniers: les populations de Poli et de Lolodorf exposées au cancer

Poli Gisement Les villes de Yaoundé et Douala ont également été inspectées

Wed, 29 Nov 2017 Source: cameroun-info.net

Avec la collaboration des chercheurs de l’Université de Hirosaki au Japon, l’Institut de recherches géologiques et minières du Cameroun (IRGM) vient d’achever une étude sur la radioactivité naturelle, entamée depuis 2014 dans certaines zones minières et à fort potentiel minier du Cameroun.

La publication des résultats de ce travail de terrain, lundi 27 novembre 2017 à Yaoundé, a fait l’objet de tout un atelier placé sous le thème de «la radioactivité naturelle environnementale au Cameroun et ses effets sur le public». L’étude a été menée dans cinq localités du pays, rapporte Cameroon Tribune en kiosque ce mardi 28 novembre 2017.

D’abord à Poli dans le Nord. «Il y a un gisement d’uranium là-bas, plus précisément à Kitongo, où nous avons trouvé un niveau de radioactif extrêmement élevé, avec des doses qu’on retrouve généralement dans des zones où il y a eu un accident nucléaire», rapporte le Pr Saïdou, chercheur à l’IRGM.

Heureusement, se réjouit le chercheur, «ce site n’est pas habité. Dans les autres villages de Poli, on constate certes que le niveau de radioactivité est plus élevé que le moyenne mondiale mais ça reste acceptable», rassure-t-il.

Autre localité exposée, Lolodorf dans le Sud Cameroun. Le niveau d’exposition radiologique des populations y est également supérieur à la moyenne mondiale, notamment à Bikoué et Ngombas, apprend-on. Dans les zones d’exploitation d’or de Bétaré Oya et de bauxite de Tibati et Ngaoundal, le risque de radioactivité naturelle reste raisonnable malgré l’activité minière.

Les villes de Yaoundé et Douala ont également été inspectées. Les chercheurs relèvent que certains sites et habitats ont une concentration supérieure à la norme mais globalement, il n’y a pas de risque. Cependant, il est urgent de mettre en place un plan national radon pour prévenir le risque de développement de cancers radio-induit du poumon suite à l’inhalation de ces gaz radioactifs. Surtout que 3 à 14% des cas de cancer de poumons sont imputables aux rayonnements radioactifs.

Des mesures de protection s’imposent et un projet a déjà été élaboré dans ce sens par l’IRGM et soumis au financement de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour 2018-2019, à hauteur de 100 000 euros (65 millions de FCFA). Il sera question de sensibiliser les populations sur la nécessité de construire des habitations suffisamment ventilés, bien choisir les matériaux de construction et éviter les sites à haut risque, etc.

Source: cameroun-info.net