Les douze nouveaux membres du gouvernement ayant pris fonction le 05 octobre dernier doivent faire face à certains dossiers chauds sur lesquels ils devront faire preuve d’intransigeance et de perspicacité.
Le réaménagement du gouvernement du 02 octobre 2015 constitue, selon certains observateurs avertis de la scène politique camerounaise, un savant dosage en vue d’un redéploiement des énergies vers des secteurs qui constituent le ventre mou de l’action gouvernementale.
Les nouveaux arrivants à ces postes même si certains font simplement un retour à la maison, les attentes sont grandes et le challenge important au regard des dossiers urgents et crises sur leurs tables. Il va falloir beaucoup de tact pour assurer la bonne gestion de ces affaires de peur de retomber dans les mêmes travers qui ont peut-être justifié la mise à l’écart de ceux qui occupaient ces postes.
Minsep
Le ministère des Sports et de l’Education Physique (Minsep) qu’Ismaël Pierre Bidoung Mpkatt maîtrise si bien est à la croisée des chemins. Le mouvement sportif est au creux de la vague. Les défaites des lions indomptables s’enchainent et se déchainent au fil des compétitions. Premier grand défis, l’organisation par le Cameroun au mois de Novembre 2016 de la coupe d’Afrique de football féminin.
Une compétition majeure qui s’annonce dans un contexte ou le pays de Paul Biya a mal à ses infrastructures sportives. Les travaux de construction du stade de Limbe sont certes achevés, mais il reste que les voies d’accès ne sont pas encore aménagées Camer.be. Celui de Bafoussam connait lui aussi de nombreuses avancées, mais des incertitudes demeurent sur la fin de ces travaux avant le début de la compétition.
Dans les principales capitales, il est quasi certain que les stades Ahmadou Ahidjo et de la Réunification de Bepanda, dont l’état de vétusté a atteint son comble, connaitront une rénovation pour accueillir les rencontres. En 2019, le Cameroun abritera également la coupe d’Afrique de Football masculin, un autre grand rendez-vous du football continental qui exige beaucoup de rigueur et d’efficacité dans son organisation au regard le cahier de charge de la Confédération africaine de Football.
Le Cameroun n’aura pas droit à l’erreur tant sur les plans infrastructurel, organisationnel et sportif. Actuellement, l’équipe nationale de football du Cameroun vient de connaître deux débâcles : à la coupe du monde qui se jouait au Brésil et à la coupe d’Afrique des Nations disputée en Guinée Equatoriale.
Certains cadres de l’équipe ont été mis à la touche, sous le prétexte de la relève en infiltrant la jeune génération dans les rangs des Lions. Malgré cela, le sélectionneur allemand Volke Finker et ses poulains continuent de tirer le diable par la queue en remportant des rencontres au forceps. Le débat actuel porte d’ailleurs sur les compétences du sorcier blanc qui, pour certains observateurs, ne serait pas à la hauteur.
Le nouveau patron du Minsep et la nouvelle équipe dirigeante de la Fecafoot devraient s’y atteler même si Vinke, selon une certaine opinion, bénéficierait du soutien de la présidence de la République.
Minjec
Mounouna Foutsu, qui prend la tête de ce ministère est un ancien de la maison. Il devra poursuivre la campagne de l’éducation civique lancée la semaine dernière par le Premier ministre, Philémon Yang en vue de l’éradication de l’incivisme qui mine la société camerounaise pour une société exemplaire, le voeu de Paul Biya. Un véritable challenge qui attend le nouveau patron du Minjec puisqu’il faudra se déployer dans les dix régions du Cameroun.
Mounouna Foutsou est également attendu sur le dossier très chaud du Conseil national de la jeunesse. Camer.be. L’instance connait depuis quelques semaines une crise de leadership en son sein. Le président Jean Marc Mbafor a été bouté il y a quelques jours par ses camarades au cours d’une assemblée générale extraordinaire pour mauvaise gestion. Mais il a été réhabilité par l’ancien ministre de la Jeunesse et de l’Education civique. Cependant, ses camarades ne s’avèrent pas vaincu malgré la décision de la tutelle. L’arbitrage du nouveau ministre est donc attendu.
Mintp
Le chantier de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala piétine. Entre le blocage des travaux par des riverains qui réclament leurs indemnisations, l’arrêt volontaire chantier et la guerre qui existait entre le ministre des Travaux publics et le ministre des marchés publics, le projet bat de l’aile. Emmanuel Nganou Djoumessi, le nouveau patron de ce ministère a du pain sur la planche.
Son passage au ministère de l’Economie sera assurément une expérience intéressante pour faire face aux nouveaux défis relevant des travaux publics. La construction des routes et la réhabilitation des anciennes, voilà ce qui attend le ministre Nganou Djoumessi. Des grands travaux de façon plus globale.
Minac
Mouelle Kombi aura fort à faire. Ce qui l’attend au ministère des Arts et de la Culture(Minac) ne saurait être négligeable. Il faut taire les querelles autour des questions de gestion des droits d’auteur dans le secteur de la musique, rassurer les artistes qui sont aux abois et dont les conditions de vie sont précaires, définir des politiques fiables pour la promotion de la culture camerounaise dans tous ses aspects, etc.
Narcisse Mouelle Kombi doit ramener la paix dans la maison. Les artistes ont fondé beaucoup d’espoir sur lui, ces derniers ont hué la ministre sortante Ama Tutu Muna, lundi dernier lors de la cérémonie de passation de service, en scandant des chants du genre « Liberté ! Dieu Tout Puissant, nous sommes libres, Merci ! Camer.be.» , de Anne Marie Nzié. La tache s’avère ardue au regard des difficultés auxquels son prédécesseur a fait face dura son séjour dans ce ministère.
Minader
Les défis à relever par Henri Eyebe Ayissi, Le problème du désenclavement du Cameroun, tant sur le plan intérieur qu’en direction de l’extérieur, est une réalité qui met à mal la dynamique économique du pays. Si l’agro-industrie est assez bien servie sur le plan des infrastructures et de la logistique de transport, les exploitations agricoles traditionnelles se trouvent généralement en zone rurale peu desservie, mal desservie ou carrément non desservie.
Pourquoi produire plus, si on ne peut écouler l’excédent de production ? Le paysan a beau être ce qu’il est, cette question s’impose à lui chaque fois qu’il voit sa production pourrir dans le champ faute de possibilité d’arriver sur le marché. Conscient du problème, le Gouvernement multiplie des efforts pour doter le pays d’une infrastructure de transport apte à répondre aux objectifs de développement.
Mais en attendant la réalisation de tous les projets d’infrastructure, il est possible de minimiser les pertes agricoles dans les plantations en organisant la collecte et la commercialisation des produits comme l’a fait par exemple l’Uccao pour le café à une certaine époque. Les soutiens apportés à l’agriculture ne permettent pas pour l’instant de sortir d’une agriculture de subsistance.
La nécessité de réorganiser le secteur agricole pour plus d’efficacité s’impose. La façon dont furent créées les grandes plantations industrielles, sont là pour montrer que le développement de l’agriculture ne peut se faire sans une politique volontariste qui définit la carte agricole du pays et crée des conditions favorables à l’investissement dans le secteur.
Qu’il s’agisse de passer des conventions d’exploitation agricole entre les propriétaires des terres et les investisseurs, ou de mettre certaines terres à la disposition des investisseurs en guise d’incitation, l’Etat a un rôle à jouer dans l’acquisition des terres cultivables au Cameroun. Selon certaines estimations, à peine 30% de ces terres sont en exploitation.
Afin d’améliorer la productivité agricole, il faut investir dans les intrants de qualité et dans la mécanisation. Tant bien même les problèmes de financement seraient résolus, il n’est pas évident de rentabiliser une machine agricole sur une parcelle qui ne fait pas deux hectares et sur laquelle plusieurs cultures se côtoient.
Minesec
En fin août – début septembre, les enseignants sont généralement mutés. Et il suffit d’aller voir les listes pour s’en rendre compte : tout le monde veut travailler en ville, et dans les grandes villes, de préférence. Dans certains établissements de la ville de Yaoundé, on retrouve des départements avec près de 25 enseignants, tandis qu’ailleurs, dans les périphéries et même dans d’autres villes, il y en a à peine deux ou trois pour la même matière. C’est pour cela que certains ont 20 heures de cours par semaine tandis que d’autres en ont trois ou quatre.
Pourtant, il existe des délégations régionales qui maitrisent les effectifs dans chaque établissement de chaque région. Comment se fait-il donc que certains enseignants sont mutés des établissements en carence de personnel vers ceux qui en ont déjà trop ? C’est au nouveau ministre du Ministère des Enseignements Secondaires de trouver des solutions à cet épineux problème. Son prédécesseur a d’ailleurs été accusé à plusieurs reprises de recevoir des pots de vin et des dessous de tables pour opérer ces affectations.
Incompatibilités entre les approches pédagogiques et le contexte d’apprentissage
Depuis deux ans, au secondaire on parle d’Approche Par Compétence avec Entrée par les Situations de Vie (APC-ESV). Il s’agit d’une nouvelle approche pédagogique qui vient remplacer l’ancienne (l’approche par les objectifs). Cette approche qui se veut plus pratique et plus efficace est cependant incompatible avec l’environnement éducatif dans lequel nous évoluons. En effet, dans l’APC-ESV, l’enseignant a pour rôle de guider l’élève dans sa découverte du savoir.
C’est à l’apprenant de faire ses expériences pour découvrir la notion à apprendre. En clair, avec l’ancienne approche, l’enseignant était le lien entre le savoir et l’apprenant. Ici, il est juste un facilitateur qui intervient en cas de difficulté). Seulement, avec les effectifs pléthoriques enregistrés dans les salles de classe, peut-on efficacement implémenter cette approche quand on sait qu’elle exige à l’enseignant de s’occuper particulièrement de chaque élève ? Mission impossible, même si les élèves forment de petits groupes.
L’homme qui prend les rênes du ministère de la Défense à partir de ce jour est reconnu pour son intégrité. Joseph Béti Assomo (JBA) est fervent chrétien à l’Eglise adventiste du 7e jour dont on connait la fermeté chrétienne de ses fidèles. Dans la soirée du vendredi 02 octobre 2015, la nouvelle de la nomination de JBA à la tête de la grande muette n’a surpris personne. Au Cameroun, la rumeur trouve désormais sa place au sein de notre société raison pour laquelle, aucun remaniement formé par la rue n’avait omis son nom.
L’homme était annoncé tantôt à la police, tantôt à la gendarmerie, tantôt aux Travaux publics pour enfin être propulsé plus loin dans l’appareil de l’Etat. Le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense bénéficie de la totale confiance du président de la République, chef des armées. A l’heure où notre pays est le théâtre des exactions terroristes dans l’Extrême-nord, le choix porté sur Joseph Béti Assomo ne souffre d’aucune contestation. Pour trois raisons au moins : Il a été gouverneur de l’Extrême-Nord, a fait un parcours sans faute dans le haut commandement territorial et est compétent.
Mindef
Quel ministère de la Défense hérite Béti Assomo ? La question taraude les esprits lorsqu’il faut considérer la situation sécuritaire que traverse notre pays, les bruits de bottes au sein de l’armée et les dénonciations à l’encontre de l’ancienne équipe que dirigeait Edgar Alain Mebe Ngo’o, muté au ministère des Transports. Le ministère de la Défense s’en tire toujours avec la plus grosse enveloppe budgétaire avec l’Education.
Mais les achats des équipements militaires, des armes, des munitions et des avions de combats ont été émaillés de surfacturations. Tout le pays s’en est indigné et Paul Biya a réagi. Il reste à présent à l’heureux promu de remettre de l’ordre dans la maison. Le maçon sera jugé au pied du mur.