Gouvernement Yang III : Des agapes géantes à travers le pays pour dire merci

Depuis le 02 octobre 2015, les nouveaux promus et leurs proches, adressent des motions de soutien au chef de l’Etat, en guise de remerciements, pour leur nomination au gouvernement, comme l’a constaté sur place, KOACI.

Des chefs traditionnels de la Sanaga-Maritime, dans la région du Littoral, ont adressé une motion de soutien au président de la République, pour la nomination de leur « fils », au poste de ministre des Enseignements secondaires (Minesec).

Des agapes géantes ont eu lieu chez Pierre Ismael Bidoung Mpkatt, le nouveau ministre des Sports et de l’Education Physique (Minsep).

A Bagangté, dans le département du Ndé, à l’Ouest du pays, les élites ont défilé sur plusieurs kilomètres, pour remercier Paul Biya, d’avoir maintenu au sein du gouvernement leur fils. Même chose chez Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux publics, originaire lui aussi de l’Ouest.

Edgard Alain Mebe Ngo’o, le ministre des Transports a remercié le chef de l’Etat pour son maintien, en offrant un repas princier à ses visiteurs. Tout comme Libom Li Likeng au Ptt.

Chez Acha au Consupe, les parents sont venus de l’arrière-pays, pour remercier le président de la République pour la confiance placée en leur fille, ils ont même appelé leurs proches à être reconnaissants le moment venu,- l’élection présidentielle de 2018-, envers Paul Biya. Robert Nkili, ministre des Transports, - parent de la première épouse du président-, aurait fondu en larmes lors de la passation de service, apprend-on.

Le ministre du Travail et de la sécurité sociale (Mintss), a esquissé des pas de danse pour avoir été « maintenu » au gouvernement.

Les hommes politiques camerounais investissent tout pour se faire une place dans le gouvernement.

« Avec les scènes de liesses et de joies auxquelles nous assistons, les promus se comportent comme s’ils n’étaient pas méritants », s’offusque un auditeur sur Magic Fm, une radio qui arrose la Yaoundé, au cours d’une émission inter active.

Parallèlement, à côté de ces salamalecs, les critiques autour du nouveau gouvernement se poursuivent. Pour Denis Emilien Atangana, président exécutif cercle de réflexion et d’action pour le développement (Cerad), « les camerounais n’ont plus besoin d’un gouvernement aussi pléthorique avec des ministères doublons qui pèsent négativement sur le budget de l’Etat ».

Le président indique-t-il, a oublié la jeunesse, « aucun Ministre n’a moins de 40 ans dans un pays où 78 % de population à moins de 35 ans. C’est curieux », fait-il valoir.

Pour de nombreux médias, certains ministres nommés par le président de la République, manquent de « rectitude morale », car ils sont régulièrement cités dans la presse pour des cas de détournement de deniers publics.

Les critiques n’arrêtent pas le cirque des salamalecs, adressés au chef de l’Etat. Un rituel auquel se livrent les hommes politiques camerounais, depuis des lustres.