Le Président de la République, Paul Biya, a signé lundi 4 juillet 2016 un décret accordant la grâce présidentielle à Lydienne Yen Eyoum, l’avocate franco-camerounaise écrouée pour détournement de derniers publics.
Selon les révélations du journal Mutations, dans le projet de décret portant remise totale de peine à certains détenus de l’Opération Épervier soumis au Président de la République, on y retrouvait les noms d’Emmanuel Gérard Ondo Ndong (ex-Directeur Général du FEICOM) et Giles Roger Belinga (ex-Directeur Général de la Société Immobilière du Cameroun).
Dans son édition du jeudi 7 juillet 2016, le journal rapporte que le Chef de l’État se serait rétracté au dernier moment. Il a décidé de ne gracier que Lydienne Eyoum. «Des sources révèlent que Paul Biya s’est rétracté à l’ultime moment après le constat des «magouilles» autour de la libération de ces prisonniers de luxe», souligne Mutations qui précise que des sources indiquent que «ce n’est que partie remise, car le projet de décret reste dans le pipe».
Emmanuel Gérard Ondo Ndong et Giles Roger Belinga ont été interpellés en février 2006. Condamné par la Cour suprême à 30 ans de prison (le Tribunal de Grande Instance l’avait condamné à 50 ans), Ondo Ndong a vu sa peine réduite à 10 ans, suite au décret présidentiel de février 2014. L’ancien patron de la «banque des communes» avait d’ailleurs (après de précédentes motions de soutien, depuis le cachot) adressé, à l’époque, toute sa gratitude à Paul Biya.
Giles Roger Belinga, l’ancien patron de la Société Immobilière du Cameroun avait également vu sa peine réduite à 10 ans. Condamnée à 35 ans par le Tribunal de Grande Instance, la Cour suprême lui infligera la peine de 20 ans de prison.